HOMMAGE OLYMPIEN

ON N’A PAS AIMÉ
Penverne méritait le recueillement

Souligner au micro le décès d’Armand Penverne est
une chose, mais ne pas saluer la mémoire de ce grand
Monsieur du football, qui vivait à Marseille, est un
manque de respect regrettable. L’OM aurait-il donc
aussi peu de considération pour son histoire ?
Une minut e de s i l en c e ou une minut e
d’applaudissements aurait été l’égard élémentaire
pour honorer la mémoire du premier entraîneur européen
du club. Un brassard noir aurait été de circonstance.
L’équipe de France a déjà oublié mercredi à
Brême qu’Armand Penverne était le capitaine des
Bleus, 3esen Suède en 1958.
Finalement, le milieu du football a plus de considération
pour son économie que pour ses anciens

L’HOMMAGE
Deschamps et les supporters

Le coach olympien Didier Deschamps
a rendu hommage aux supporters
de l’OM qui pourraient être
5000, un chiffre assez impressionnant...
"C’est quelque chose d’habituel pour
l’OM, compte tenu de la passion qui
anime ces gens qui font beaucoup
d’efforts, parce que Milan, oui, ça
peut se comprendre, mais beaucoup
étaient aussi à Annecy. Alors, oui,
c’est une grande fierté pour
l’entraîneur que je suis et pour les
joueurs. D’autant que s’ils sont
5000, je suis persuadé qu’on va les
entendre à San Siro

Elle n’est pas restée étendue
pendant le match, mais a longtemps
flotté avant la rencontre,
virage Sud: une grande effigie
de Giacinto Facchetti, le capitaine
emblématique des années
60, devenu ensuite l’un
des dirigeants historiques de
l’Inter et disparu il y a deux ans.
Bel hommage de la part des supporters
intéristes.

Les joueurs del'OMsoutiennent
uneassociationlocale

www.assojnoell.com

www.assojnoell.com

Souleymane Diawara et Rod Fanni sont venus à Martigues
soutenir une association
Devant une assistance émue
réunie mercredi soir, Marie-
ClaudeNoell a acuceilli Souleymane
Diawara et Rod Fanni,
des des joueurs de l'OM ainsi
que Corinne Gignac, maman
d'André-Pierre. Tous soutiennent
cette oeuvre caritative.
Henri Cambessedes, 1er adjoint
était également présent.
L’association Jean-Louis
Noell, existe depuis 1997, après
la disparition de Jean-Louis. "Je
voulais que ce soit Noël tous les
jours, pour les enfants malades.
On travaille avec les hôpitaux
de la région et on essaie de réaliser
les rêves des enfants malades.
On a rencontré Corinne Gignac
qui s'est intérèssée à notre
association. Son fils nous a donné
sa prime de match: 30 000¤,
après la coupe du monde. C'est
un peu notre parrain."
Grâce aux bénéfices du loto
organisé par l’association, et
aux dons, l'association permet
d'adoucir la vie quotidienne de
ces enfants en leur permettant,
avec leurs parents et aidés
d'une équipe médicale remarquable
"d'ouvrir une parenthèse
exceptionnelle dans leurs
vies".

On peut être plutôt
satisfait. Mais l’OMa
battu Dortmund deux
fois. C’est un
avertissement."
KARL-HEINZERUMMENIGGE

On peut être plutôt
satisfait. Mais l’OMa
battu Dortmund deux
fois. C’est un
avertissement."
KARL-HEINZERUMMENIGGE

Les petits plats
dans les grands

Quevilly a vu les choses en grand hier
soir, au stade Michel d’Ornano.
L’organisation de l’événement fut irréprochable,
des buffets fastueux en
coulisses à un superbe feu d’artifices
tiré à la fin de la rencontre, sur la musique
de la Marche impériale de Star
Wars. Alors que l’OM basculait dans
le côté obscur de la force, les spectateurs
ont savouré, dans une ambiance
qui est toujours restée bon enfant
L’ADVERSAIRE
Héroïque !
10/10
Quevilly n’a pas seulement
cherché à résister
à l’OM; l’équipe deNational
a crânement joué sa
chance, a toujours cherché
à attaquer et porter
le danger dans la (faible)
défense olympienne.
Avec un engagement
sans faille, à l’image du capitaine Beaugrard,
Quevilly a mérité sa place en demi-
finale.

LA RÉACTION Vitorino Hilton
"Un piège pour le Bayern"
Les deux Brésiliens sont
toujours proches



Vitorino Hilton n’en revient
pas. Quand on a contacté le défenseur
brésilien, hier, il n’était pas
au courant qu’Elinton Andrade,
l’un de ses plus proches amis
lorsqu’il était à l’OM, garderait les
buts olympiens contre le Bayern
Munich, ce soir, en quart de finale
aller de Ligue des champions.
"Je vais l’appeler pour le féliciter
!", nous a répondu, du
tac-au-tac, le joueur de Montpellier,
tout heureux d’apprendre la nouvelle. "Je suis très content
pour lui. Il a connu des moments difficiles: il n’a pas beaucoup
joué cette saison, il est passé de doublure à 3e gardien..., regrette
l’ancien Olympien. C’est une chance que lui donne Didier Deschamps
et je suis certain qu’il va la saisir, qu’il fera tout pour
briller. En tout cas, il va montrer à tout le monde ce qu’il vaut, ce
dont il est capable."
Il faut dire qu’Hilton sait de quoi il parle à propos de son compatriote,
avec lequel ilamultiplié les joggings matinaux au parc Borély.
"C’est le joueur qui bosse le plus à l’OM. Il sait d’où il vient,
c’est pour ça qu’il ne peut pas se permettre de ne pas travailler.
Il fait tout pour réussir. Quelqu’un d’autre que lui aurait baissé les
bras depuis longtemps déjà, pas lui. J’espère que ça lui fera du
bien." Et Vito de conclure, dans un éclat de rire : "Le Phénix revient
de loin !"

"L’OM a
sorti
Dortmund
en poules,
l’Inter en 8es,
ce n’est pas
un hasard."
JUPP HEYNCKES

Un livre à but caritatif pour les 20 ans de Furiani Publié le jeudi 29 mars 2012 à 12H44


Photo DR


Le 5 mai 1992, la tribune principale du stade Armand-Cesari, à Furiani, s'effondrait dix minutes avant le coup d'envoi de la demi-finale de coupe de France de football SC Bastia - OM, causant 18 morts et 2 357 blessés. Pour commémorer le 20e anniversaire de cette catastrophe, la section Provence de l'Union des Journalistes de Sport en France a écrit un livre à but caritatif retraçant les faits et recueillant les témoignages de familles de victimes, de journalistes blessés, de joueurs (Pascal Olmeta, Basile Boli, Jean-Pierre Papin, Franck Sauzée, Didier Deschamps, Jean-Philippe Durand, Manuel Amoros, Bruno Valencony, Antoine di Fraya, Pierre Maroselli...), de dirigeants (Bernard Tapie, Jean-Pierre Bernès, Jean-Louis Levreau...), d'entraîneurs (René Exbrayat, Jean Fernandez, Frédéric Antonetti...), et des autres acteurs de cette triste soirée (Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, l'ancien sénateur-maire de Marseille Robert Paul Vigouroux, l'arbitre Joël Quiniou, le speaker Jean-Pierre Paoli, les équipes médicales...).

Cet ouvrage de 224 pages est l'oeuvre d'un collectif de journalistes bénévoles, représentant les grands médias régionaux. Tous les bénéfices seront intégralement reversés et serviront à l'achat de lits médicalisés pour des hôpitaux de Marseille et de Corse. Le livre sera disponible à partir de mi-avril au tarif de 15€.

Retrouvez toute l'actualité du livre "Furiani, 20 ans" sur facebook : https://www.facebook.com/#!/Furiani20

Quatre garçons pleins d’avenir
Le Bayern Munich puise également sa force dans son centre de formation, véritable usineà stars. Décryptage

Au match aller, Thomas Mûller, Toni Kroos , Holger Badstuber et David Alaba avaient posé bien des problèmes aux Olympiens. /

Ils sont "nés" un certain 4 juillet 1998. Un soir de quart de finale
de la Coupe dumonde organisée en France, synonyme de cuisante
élimination de la Nationalmannschaft par la Croatie
(0-3). ThomasMüller, Holger Badstuber et Toni Kroos avaient à
peine 9 ans (8 ans pour le dernier nommé), mais leur destinée venait
de basculer. Cette déroute marquait la fin d’une génération
dorée du football allemand, avec Andreas Köpke (36 ans), Jürgen
Kohler (33 ans), Lothar Matthäus (37 ans), Jürgen Klinsmann
(34 ans) ou encore Olaf Thon (32 ans). Et mettait en exergue
la cruelle absence d’une relève digne de ce nom. De quoi provoquer
l’ire de Franz Beckenbauer, alors vice-président de la Fédération
allemande de football. "Il a alors poussé un gros coup de gueule,
explique Jean-Charles Sabattier, journaliste à Canal + et
(très) fin connaisseur du football germanique. Il a souligné les défaillances
du système de formation des clubs allemands et a pris des
mesures radicales. Il y a d’abord eu un rapprochement avec la FFF,
avec des stages effectués à Clairefontaine pour comprendre comment
fonctionnait le système de formation en France. Et puis il a
imposé qu’une partie des budgets des clubs professionnels soit consacrée
à la formation.Müller, Kroos et Badstuber sont, aujourd’hui, la
partie émergente de cette politique instaurée il y a 14 ans..."
Une génération dorée - à laquelle on peut ajouter Mesut Özil ou,
plus récemment, les jumeaux Lars et Sven Bender - troisième du
Mondial 2010 en Afrique du Sud et élevée au rang de favorite du
prochain Euro 2012. Et sur laquelle le Bayern mise pour aller décrocher
la Ligue des champions dans son antre, le mois prochain.
"Le Bayern fait confiance à ses jeunes, poursuit Sabattier. Philipp
Lahm et Bastian Schweinsteiger sont également des purs produits
de la formation munichoise".
Tout comme l’est l’Autrichien David Alaba, arrivé en Bavière à
16 ans, et désormais titulaire sur le flancgauche de la défense. Quatre
garçons plein d’avenir mais déjà pétris de talent qui se dressent
ce soir face à l’OM..

TONI KROOS
Le créateur défensif
Il avait seulement 15 ans et, déjà l’Europe à
ses pieds. Attendu comme le plus grand espoir
allemand à son poste de milieu offensif, le jeune
Toni Kroos est alors happé par le grand Bayern,
qui n’hésite pas à investir près de 5 M¤ pour
l’arracher à l’équipe U17 du Hansa Rostock.
"Ce statut, l’attente qui était placée en lui,
l’ont écrasé à ses débuts à Munich", détaille
Jean-Charles Sabattier. Ses débuts à 18 ans en
pro déçoivent. Alors, comme il en a l’habitude,
le club bavarois le prête une saison et demie au
Bayer Leverkusen. Sous la houlette de... Jupp
Heynckes, Toni Kroos se libère enfin et revient
plus fort que jamais au Bayern, en 2010.
"Son principal problème fut de se fixer à un poste,
poursuit Sabattier. Il évolue parfois dans son
registre de milieu créatif, mais il s’est aussi affirmé
dans un rôle de récupérateur, au fil des blessures
de Schweinsteiger. Il s’est étoffé sur le
plan physique, a appris à aller au charbon et a
surpris par sa faculté à s’adapter à toutes les situations.
Et c’est devenu un élément de base de
la sélection de Joachim Low, qui l’a titularisé
lors des 17 derniers matches de l’Allemagne !
Il fait preuve d’une constance étonnante dans la
performance."
Face à l’OM, il va encore évoluer dans ce rôle
devant la défense en l’absence de Bastian
Schweinsteiger, comme lors du match aller.
Avec l’esprit tranquille; il a déjà rentabilisé
l’investissement initial consenti par le Bayern...
Né le 4 janvier 1990.
107 matches avec le Bayern (11 buts), 25 sélections (2 buts).

DAVID ALABA
Le précoce surdoué
À lui seul, il a résolu les problèmes qui se posaient
à Jupp Heynckes. Malgré la puissance de
son quatuor offensif, le technicien ne parvenait
pas à trouver l’équilibre qui permettrait à son équipe
d’atteindre sa plénitude. "Heynckes n’était pas
satisfait de sa défense, notamment du Brésilien Rafinha,
qui évolue au poste de latéral droit, rappelle
Sabattier. Il a alors demandé à Philipp Lahm de
changer de côté, et lancé Alaba à gauche plutôt
que Contento, qui est pourtant un pur latéral et un
autre produit de la formation du Bayern. Et ça a si
bien marché que cette défense va sans doute terminer
la saison !"
David Alaba, un talent précoce à la destinée atypique.
Fruit de l’union entre un DJ Nigérian et une
infirmière philippine, il a vu le jour à Vienne, où il a
grandi et est entré dans l’histoire du football autrichien
en devenant le plus jeune international en
octobre 2009, contre l’équipe de France, en éliminatoire
du Mondial 2010. Il n’a pas encore 17 ans.
Mais, à ce moment-là, il a déjà été recruté par le
Bayern à l’Austria Vienne, où il avait effectué ses
débuts en équipe première à 15 ans! "C’est un talent
énorme, confirme Sabattier, avec un volume
de jeu important et une capacité d’accélération intéressante.
À son arrivée au Bayern, Franck Ribéry
l’a pris sous son aile. Les deux hommes sont très
proches. Mais lui aussi a dû passer par la case prêt
pour s’aguerrir. Les six mois où il a évoluéàHoffenheim
lui ont fait un bien fou". Et le milieu récupérateur
s’est mué en puissant latéral gauche.
Né le 24 juin 1992. 65 matches avec le Bayern (4 buts),
17 sélections avec l’Autriche.


HOLGER BADSTUBER
La tour de contrôle

Sans faire de bruit, il a piqué la place à Daniel
van Buyten dans la défense du Bayern. Pourtant,
sa jeune carrière au sein de l’équipe bavaroise fut
loin d’être un long fleuve tranquille. Coéquipier de
Thomas Müller dans les équipes jeunes, il connaît
la même destinée à l’été 2009, incorporé à un effectif
qui va presque tout rafler. Il se révèle même
un efficace... tireur de coup de pied arrêté! "Il est
très habile sur les coups francs lointains, où il sait
allier sa puissance et une incroyable précision", révèle
le journaliste de Canal +. Mais la farouche
concurrence dans son secteur de jeu - à l’époque,
en plus de "Big Dan", il se frotteàMartin Demichelis,
Breno ou Anatoly Tymoshchuk -, le pousse parfois
au poste de latéral gauche, voire sur le banc,
n’étant pas vraiment dans les petits papiers de
Louis van Gaal. Mais l’arrivée de Jupp Heynckes va
bouleverser la donne.
"C’est un peu le lot de tous les jeunes du Bayern
Munich, note Jean-Charles Sabattier. Pour réussir,
il doit d’abord savoir s’adapter à un rôle qui
n’est pas forcément le sien au départ. Badstuber,
défenseur central, a dû passer par la case arrière
gauche un temps, avant de s’affirmer dans
l’axe. Pour percer au Bayern, il faut être polyvalent.
On voit un garçon comme Diego Contento,
pourtant considéré comme un immense espoir il y
a quelques années, qui peine à s’affirmer au poste
de latéral gauche..." Badstuber est désormais installé
dans l’axe d’une défense que l’on dit fébrile,
mais pourtant la plus hermétique de Bundesliga...
Né le 13 mars 1989.
122 matches avec le Bayern (1 but). 19 sélections (1 but)
Ils auraient pu se croiser
hier, en milieu de journée, à
l’heure où les Olympiens
avaient prévu de prendre
leurs quartiers à Munich
avant de se retrouver bloqués
à Marignane. À ce moment-
là, Joachim Löw, le sélectionneur
de l’équipe nationale
d’Allemagne quittait
The Charles Hotel, élégante
bâtisse qui fait face à
l’arboré Alter Botanischer
Garten. L’ancien adjoint de Jurgen Klinsmann a peut-être pu saluer l’OM
hier soir, quand ils ont finalement rejoint leur lieu de résidence, après
un léger entraînement à l’Arena. Löw sera en tout cas aujourd’hui dans
les tribunes de l’enceinte bavaroise...
/


THOMAS MÜLLER
Ledigne héritier

Avec son compère Badstuber, la saison
2009-2010 devait être celle de l’apprentissage.
Avec l’équipe 2 du Bayern ou, au mieux, en prêt
au seind’un clubdu bas de tableau de laBundesliga.
Onze mois plus tard, il avait remporté le titre
national, la coupe d’Allemagne, disputé une
finale de Ligue des champions et terminé troisième
de la Coupe du monde, étant élu meilleur jeune
de la compétition en plus d’avoir décroché le
Soulier d’Or !
"Sa première saison pro fut extraordinaire,
souligne Jean-Charles Sabattier. Il a accusé le
coup sur le plan physique lors de la première
moitié de celle-ci, mais c’est tout à fait normal.
Il n’a jamais élevé la voix malgré un énorme passage
à vide de 5 mois sans inscrire le moindre
but, et, depuis quelques semaines, il revient très
fort". Dans l’effectif de Jupp Heynckes, le natif
de Welheim, arrivé au Bayern alors qu’il n’a pas
encore 11 ans, est l’homme à tout faire aux
avant-postes. "Idéalement, son poste, c’est celui
d’Arjen Robben, explique Sabattier. Mais quand
le Néerlandais n’est pas blessé, il peut être positionné
derrière Gomez, ou à gauche, voire en
pointe !" Un secteur de jeu où un autre Müller a
brillé au Bayern: Gerd, alias Der Bomber. "Ce fut
son formateur et il a associé son image à la sienne,
poursuit Sabattier. D’ailleurs, s’il porte le 13
en sélection, c’est en hommage à Gerd! Ils ont
même tourné une pub en Allemagne, où le slogan
était : ’Un Müller peut en cacher un autre’!"
Né le 13 septembre 1989.
147 matches avec le Bayern (46 buts), 26 sélections (10 buts).

02/04/2012 - 16:03
Bayern-Gomez: "Ce ne sera pas une promenade contre l'OM"
Interrogé à la veille de Bayern-Marseille, quart de finale retour de la Ligue des champions, Mario Gomez s’est montré d'une extrême prudence. "En football, beaucoup de choses folles peuvent arriver. Nous allons essayer de gagner mais ce ne sera pas une promenade. Nous avons marqué deux buts à l'aller, ils peuvent faire pareil ici", a déclaré l’attaquant munichois, buteur à l’aller quand les Bavarois l’avaient emporté 2-0 au Vélodrome. A noter également que le club allemand a remporté 11 de ses 12 derniers matches de Ligue des champions à domicile.

Vendu 15¤, le livre sortira
mi-avril. Il sera notamment disponible
dans les boutiques de
l’OM, dans les Fnac de Marseille
et d’Aix-en-Provence, dans les
Relay de la gare Saint-Charles
et de l’aéroport de Marseille-
ProvenceàMarignane.
Les bénéfices serviront à l’achat
de lits médicalisés pour des hôpitaux
de Marseille et de Corse

PHILIPPE FRAGIONE ALIAS AKHENATON
Né le 17 septembre 1968àMarseille, Philippe Fragione alias
Akhenaton fait partie intégrante de l’Histoire de la cité
phocéenne. C’est lui qui, au début des années 90, avec le groupe
IAM, a participé à l’arrivée du rap sur le sol français. Largement
influencé par le hip-hop new-yorkais, l’artiste a toujours
défendu sa ville et n’a jamais cessé de revendiquer sa fierté
d’être Marseillais, comme dans les morceaux "De la planète
Mars", ou "On vous met le feu". En 1998, il sort avec ses acolytes
Shurik’n, Freeman, Imhotep, Kephren et Kheops, un album qui
fera date : L’école du micro d’argent. Akhenaton, que ses
proches surnomment "Chill", n’est jamais avare de nouveaux
projets. On lui doit notamment le long-métrage Comme un
Aimant, largement tourné dans le quartier du Panier. Fort d’une
récente signature sur le label Def Jam, il prépare, avec son
groupe, un album avec Ennio Morricone, prévu pour début 2013.





À quand remontent vos premiers souvenirs de
supporter ?
Je devais avoir six ou sept ans. Mon père m’avait
emmené dans le quart de virage sud-est, je me
revois encore, sautillant dans les gradins. Je ne
merappelle plus de l’adversaire, mais par contre,
je me souviens du sandwich à la tomate et au piment
qu’on m’avait préparé pour l’occasion. Je
l’ai dévoré en regardant Skoblar, Paulo Cézar, Jairzinho...
Je me souviens aussi qu’à l’époque, les
Brésiliens étaient déjà montrés du doigt pour
leurs sorties nocturnes. Lesquelles alimentaient
les conversations entre mon père et ses collègues.
❚ Y a-t-il, justement, des joueurs qui vous ont
particulièrement marqué?
Sans hésiter, Enzo Francescoli. Un footballeur,
gracieux, élégant balle au pied. Je regrette aussi
que "Pixie" Stojkovic se soit blessé, je pense qu’il
aurait fait un carton. Il y a aussi eu Papin,
l’archétype de l’attaquant efficace. Plus récemment,
il y a Niang. Je l’ai défendu dès le départ
lorsquemes potes le critiquaient, et je ne me suis
pas trompé. C’est exactement ce style
d’attaquant qui peut s’imposer à l’OM. Le mec
qui s’amène les occasions seul, et surtout, qui a
confiance en ses qualités. Je n’oublie pas non
plus Drogba. Lui, il a manifesté de l’intérêt, presque
de l’amour, pour la ville, les gens... Il a laissé
une trace indélébile. Actuellement, j’apprécie
l’attitude d’un Mandanda. Franc, direct, humble...
Il force le respect et l’admiration, il reste
droit dans l’adversité et ne fuit pas ses responsabilités.
❚ C’est d’ailleurs l’une des rares satisfactions
ces derniers temps...
Avec des résultats incohérents, on ne peut pas
prétendre au titre. Nous n’avons pas une épaisseurd’effectif
suffisante, il ya troppeu de possibilités
sur le banc. Le départ de Lucho a fait mal,
car malgré sa nonchalance, il était le seul à pouvoir,
en un geste, une passe, faire gagner l’OM.
Ses fulgurances étaient précieuses, pareil pour
ses efforts défensifs. Aujourd’hui, je n’aime pas
le jeu pratiqué, il est trop ennuyeux. Je préférais
encore celui de l’ère Gerets. Désormais, je pense
que les supporters doivent s’attendre à des années
compliquées au Vélodrome...
❚ Vous qui êtes Napolitain d’origine, vous pouvez
toujours vous consoler en regardant le championnat
italien...
J’aime autant Naples que l’OM, d’ailleurs, si les
deux clubs sont un jour opposés, j’aurai du mal à
faire mon choix. Ils ont une équipe étonnante,
qui méritait d’ailleurs de se qualifier contre Chelsea,
en Liguedes champions. Ses joueurs mefont
rêver, je pense notamment à l’Argentin Ezequiel
Lavezzi. Lui, c’est un pur prodige. Par contre, j’ai
entendu dire qu’il était courtisé par le Paris
Saint-Germain. Ils ont raison de ne pas se priver,
vu qu’ils en ont les moyens... Plus largement, le
championnat italien est pour moi le meilleur qui
soit. Ils ont une intelligence dans le recrutement.
Des clubs comme Naples ou Palerme vont chercher
des inconnus en Amérique du Sud, un peu
comme le font les clubs portugais. L’OM ferait
bien de s’en inspirer pour le futur mercato.
❚ Le PSG, lui, a une grosse enveloppe pour recruter...
Quel regard portez-vous sur ce Paris version
Qatar?
Franchement, je m’attendais à beaucoup mieux.
Il ne développe pas un jeu alléchant, et leurs stars
ne sont pas au niveau, je pense évidemmentàPastore.
Ils ont bénéficié de nombreux penaltys, et
de quelques actions litigieuses, pour gagner des
matches. Le PSG ne mériterait pas forcément un
titre de champion de France. Ce Clasico, l’OM
peut, et doit l’ emporter. C’est la seule manière de
sauver une saison globalement décevante.
❚ Si des Qataris vous proposaient d’investir pour
un album d’IAM, accepteriez-vous ?
Bien sûr, sans aucune hésitation, on les accueille
à bras ouverts. Leur arrivée dans le foot a fait du
bien, et je ne doute pas qu’un jour, ils se penchent
sur la musique. Il ne faut pas se voiler la
face, à présent, même des artistes confirmés,
comme nous, ont besoin d’être soutenus financièrement,
on va peu à peu arriver à dumécénat.
Au Qatar, la loi du cash prime. Ils mettent
l’argent sur la table s’ils sont intéressés, point à la
ligne. Et ce n’est parfois pas plus mal, c’est en
tout cas mieux que les palabres de nos politiques
au sujet de la culture, et du téléchargement...
❚ Revenons au ballon rond.Y a-t-il un Clasico qui
vousamarqué en particulier ?
Bizarrement, je me souviens plus des défaites
que des victoires. J’ai eu du mal à encaisser la déroute
au Vélodrome face au PSG d’un certain Ronaldinho.
Il s’était payé un triplé à Marseille, au
nez et à la barbe des supporters! Je me souviens
aussi d’un but de Jérôme Leroy, contre nous. Lui,
l’OM l’a traité comme un moins que rien, alors
que c’était de loin notre meilleur joueur à cette
période. La preuve, même des années après, il
est encore capable de faire mal, sous les couleurs
d’ÉvianTG ! Les Olympiens sont bien placés pour
le savoir.
❚ On vous sent amer concernant
les hommes de Deschamps... Allez-
vous encore les soutenir au
Vél’ ?
Très rarement. Et je ne regarde
plus forcément les rencontres à
la télévision. Je suis moins mordu
qu’avant, et mes fils ne sont pas
des supporters acharnés.
Eux, ce sont plutôt des férus
d’arts martiaux. Ils regardent
seulement les
matches européens.
D’ailleurs, on était
tous ensemble devant
la télé pour
OM - Bayern, et
ils sont allés
se coucher
à
la mi-temps. Il faut dire que niveau spectacle, ce
n’est pas la rigolade... Ce qui est encore plus inquiétant,
c’est que la ferveur populaire autour de
l’OM semble disparaître peu à peu.
❚ Beaucoup de rappeurs, comme Rohff ou Soprano,
sont proches de certains joueurs de Ligue
1. Comprenez-vous cette attirance entre ces
deux milieux ?
Complètement. Beaucoup de joueurs sortent
des quartiers difficiles, comme les rappeurs.
Donc, i l s s e comprennent e t
s’apprécient plus facilement. Les
footballeurs invitent leurs amis
rappeurs au stade, et ces derniers
en font de même
dans leurs clips. C’est
simplement un échange
de bons procédés.
Moi, s’il y a
un joueur dont
j’aimerais faire
la connaissance,
c’est
notre capitaine
Steve
Mandanda.
❚ Mandanda a prêté son image à un
jeu vidéo de foot... Est-il vrai que vous
êtes un spécialiste du genre?
Oui, c’est vrai, du moins je l’étais, car il
y a quelques mois, j’ai fait mon jubilé !
(rires). On avait même une console de
j e u d a n s n o t r e s t u d i o
d’enregistrement, histoire de faire des
parties de ballon entre nos prises de
voix... Mais j’ai décidé de l’enlever, car
même si ces jeux nous inspiraient parfois
des morceaux ("Rooney", "L’école deSamba"),
ils nous empêchaient souvent de rester
concentrés. On y a passé des heures à
squatter le canapé...
❚ Le football vous a aussi inspiré le
morceau "Silence, une minute", en
hommage aux victimes de Furiani...
Je me devais de l’écrire. Des proches
ont été gravement blessés
lors de ce terrible accident, et
moi, en voyant les images, à
l’époque, j’ai eu des frissons.
Malheureusement, le football
n’est pas fait que de joies...