LA FAUNE ANIMALE MEDITERRANEENNE

CA SENT LA FRITURE POUR LUI
ROUGET DE MENTON SE CACHE

UN POISSON MENTONNAIS

LES YEUX PLUS GROS QUE LE MENTON...HEU LE VENTROU

il est vivant

Etalées sur la rampe de mise à l'eau, ces trois belles prises de Flavien Falchetto ont fait leur petit effet, hier en fin de matinée, sur le port du Cros-de-Cagnes

Pour une sardine, c'en est une sacrée de sardine ! » Une sardine de 300 kg et à côté deux petites soeurs de 100 kg chacune ! « Ce sont des requins griset. Ici, on les appelle les requins moines », précise Flavien Falchetto, pêcheur du Cros de 33 ans, auteur de cette prise peu ordinaire.

Au total, il a remonté 11 « bêtes ».

Étalées sur la rampe de mise à l'eau du port du Cros-de-Cagnes, elles ont fait leur effet. Et provoqué un beau rassemblement spontané. « Vous les avez pêchés où ? », lâche un petit garçon encore un peu effrayé. « Là, juste en face », réplique amusé le pêcheur.

Par 1300 m de fonds

En fait, il est allé au large, à quelque 5 à 6 miles nautiques (près de 10 km) du bord de mer pour taquiner le requin. « J'y vais une à deux fois par an, quand il y a peu de poissons ici. »

Parti à l'aube à bord du Jos-Yan, gros pointu de 9 mètres, il a bataillé quatre heures avec ses adversaires du jour. « J'en peux plus, je suis groggy de fatigue », souffle Flavien Falchetto. « Le gros, il s'est bien débattu ! », lâche encore l'homme de mer buriné dans sa salopette verte. « Bien sûr ça fait plaisir... A la pêche, j'y vais tous les jours, mais un gros comme ça, c'est un plaisir de pêcheur. Une belle rencontre ».

Groggy ? Il a de quoi ! car c'est avec une palangre - c'est-à-dire à l'hameçon - qu'il est allé chercher, par 1300 mètres de fonds, ces monstres des mers.

Certains ne sont pas rassurés.

« Ce sont des prédateurs, mais ils vivent dans les grandes profondeurs », précise Flavien... Peu de chance, donc, de les croiser au détour d'une brasse.

Autour, on s'amuse, on se fait peur : « Regarde, il bouge encore. Et tu as vu ses yeux ? Énormes, bleu turquoise ! Monsieur, je peux avoir une dent ? »...

Mais, pour le pêcheur, il est temps de mettre fin à l'attraction. Au boulot. Couteau en main, c'est l'heure de la découpe. « L'autopsie » : les ailerons, la queue, puis une grande entaille dans le ventre pour extraire le foie...

« Beurk », la foule se disperse...

Thierry a toujours la "pêche" pour ramasser ses filets
samedi 18 juillet 2009 à 16H18

Il est l'un des deux derniers pêcheurs istréens de l'étang



Thierry Brocheriou à bord de son bateau baptisé "Dopy". A 42 ans, il continue de pêcher sur l'étang de Berre.

Il y a une vingtaine d'années, ils étaient sept, aujourd'hui ils ne sont plus que deux pêcheurs istréens au port des Heures claires à exercer leur activité sur l'étang de Berre. À 42 ans, Thierry Brocheriou est l'un des survivants. En ce moment, il travaille de 21h à 5h, avant d'enchaîner après une petite pause de 7h à 12h."Lorsque j'ai commencé en 1997, nous étions trois, explique-t-il. Bosser dix à douze heures par jour en plein cagnard ne fait pas rêver les jeunes. Il n'y a pas eu de renouveau."

Contraintes

Parmi les autres aspects rebutants de ce métier, la rentabilité n'est plus la même. "Les prix ont considérablement baissé par rapport à mes débuts. Avant, pour gagner 15000, 20000 € par an, il me fallait pêcher quinze tonnes. Désormais pour les mêmes revenus, le double est nécessaire. Et je ne parle pas des frais comme le carburant ou les diplômes à acquérir." Pollution, raréfaction de la ressource, renouvellement du matériel… les problèmes de la profession sont nombreux. Thierry a même pensé arrêter deux fois son activité. "On nous interdit de pêcher le thon et on en retrouve venu de l'étranger dans les grandes surfaces. J'entends certains dire que les eaux sont polluées, ils s'imaginent quoi? Que le poisson d'élevage n'est pas nourri avec des farines animales? Tous mes consommateurs vous le diront, il est bon le poisson de l'étang et beaucoup moins cher que chez les grandes enseignes." Il le vend en direct tous les jours de 8h à 10heures sur le port.

Plaisance

Au cours de ses sorties en mer, il est parfois confronté au manque de poissons, aux méduses et à des voisins indélicats: les plaisanciers qui coupent de temps à autre, par mégarde, ses filets. "Ils sont assurés, ils pourraient au moins déclarer leurs dégâts. Eux sur l'étang, ils se détendent, moi je nourris ma famille. Mais voiles, moteurs, carénages… ce sont de gros consommateurs de l'économie nautique. Ils sont toujours en quête de places à quai et nous, nous occupons des emplacements dans les ports que l'on ne paye pas. Alors évidemment, eux on leur fait les yeux doux." Thierry cependant ne gagne pas mal sa vie, entre 2000 € et 2500€ par mois selon ses dires. "Tout tourne, mais nous pourrions être mieux considérés. J'espère qu'on pourra bénéficier d'un garage lors de la réalisation de la nouvelle capitainerie. Un container pour entreposer notre matériel, c'est moyen."

SUPERBE