EUROMEDITERRANEE ...VA CHANGER LE VISAGE DE MASSILIA

Une revue qui décoiffe
ON A VU "Moi etmoncheveu", en avant-première du festival de Marseille

Des chants du monde ébouriffants, portés par des voix suaves et
ondulantes comme les boucles des chanteuses.


Je ne suis pas mes cheveux",
c’est la ritournelle rock (en
anglais dans la version originale)
qui rythme la revue emmenée
par Eva Doumbia.
La metteur en scène, "racine",
de cette aventure qui a
voyagé un peu partout sur le
globe (Marseille, Libreville, Bamako,
Niamey, Praïa, Paris,
Bordeaux, Pointe-à-pitre et
Fort de France notamment) a
réuni autour d’elle une belle
formation féminine, aux cheveux
crépus – c’est l’argument.
On la découvre d’abord dans
les loges du théâtre des Bernardines,
entre fard et faux cils, à
raconter des histoires comme
on se confie au salon de coiffure.
Julie Coeur Brisé -qui tient
boutique de l’autre côté du boulevard-
s’affaire au-dessus
d’Eva Doumbia, dont la tête
transformiste sert de point de
départ à tisser cette fantaisie
énergique. Les chanteuses de
son escouade sexy se préparent
donc en bavardant beauté
et "saudade". Comme ce
préambule, les deux heures qui
suivent alternent assez habilement
entre légèreté (peut-on
se faire une french manucure
au milieu d’un deuil ?) et gravité
de l’Histoire. Ici, celle d’être
noir. Elle aussi élégamment mise
en doute…
L’énergie communicative de
la troupe pallie les défaillances
de cette forme encore en chantier,
la place des vidéos se cherche
encore.
A roder aussi, les tirades
d’Eva Doumbia (du récit de
son premier défrisage jusqu’à
la découverte de cette alopécie
qui a donné naissance à la pièce)
qui tressent l’intimité au
coeur de fragments parfois
échevelés. Elle dit délicatement
la découverte de ce "fardeau"
à son faîte, qui regarde
vers le passé ("tout a commencé
avec Maman"). Et les danses
complices figurent ce combat,
à coups d’immenses nattes.
Sensuel sans être vulgaire, ce
cabaret capillaire habillé par la
styliste Sakina M’sa, glisse ent
r e perruque blonde e t
afro-disco, bouilloire en plastique
et belles fesses, danse dite
du "sous-pull" et humour militant.
Ses chants du monde sont
ébouriffants, portés par des
voix de suaves et ondulantes
comme les boucles des chanteuses
qui n’omettent pas de se
crêper le chignon. Rebelles, bêtes
de scène, mais femmes tout
de même. Et au final, les mots
de Marie-Louise Bibish Mumbu
renvoient à ces identités… y
compris celle d’artiste qui voudrait
ne pas connaître de frontières.
G.G.
Jusqu’au 18 février, au théâtre des
Bernardines. 04 91 24 30 40.

La "CMA CGM tower"
nominée aux Mipim Awards
2011
Récompensant chaque année depuis
1990 des projets immobiliers
internationaux les plus remarquables,
les Mipim Awards 2011 ont retenu
18 finalistes dans les six catégories
en compétition, et parmi
eux la "CMA CGM Tower " (ou tour
CMA CGM…) dans la catégorie "centres
d’affaires". L’immeuble de
147m de haut et 33 étages voulu
par le président du 3e armateur
mondial Jacques R. Saadé et conçu
par l’architecte anglo-irakienne
Zaha Hadid, est en concurrence
avec l’International Commerce Centre
de Hong Kong et le siège social
de Chèque Déjeuner, à Gennevilliers.
Le lauréat sera connu le
10mars, lors de la cérémonie organisée
dans le grand auditorium du
Palais des festivals de Cannes.

MARSEILLE● Salon du
disque de collection. Il se déroule
dimanche, au château des
Fleurs, 18 boulevard Michelet.
Avis aux nostalgiques !
➔ Entrée 3¤, 061466 31 51
● La Canebière. Vincent Scotto
et bien d’autres l’ont chantée.
L’Office du tourisme propose
un parcours guidé sur la "plus
belle artère du monde", des
grands cafés et hôtels du XIXe
siècle au tramway du XXIe siècle.
Rendez-vous dimanche à
14h à l’Office du Tourisme et
des Congrès.
➔ Tarif 7¤, inscription au 0826 500 500

EMBOUTEILLAGES DE MARSEILLE ...NON MERCI

Rue de La République :
la bataille des aménageurs
ANF et Atemi s’accusent mutuellement d’inertie et d’erreurs stratégiques. La Ville s’en mêle

"Ne pas mettre
dix ans pour amener
les enseignes promises"
ROLAND BLUM, PREMIER ADJOINT


ANF taxe son
concurrent "d’inertie".
Atemi l’accuse en retour
de "n’avoir rien fait


Le torchon brûle entre les deux gestionnaires de la rue de la République

Les grandes manoeuvres ont
repris de plus belle depuis
quelques semaines autour
de la partie basse de la rue de la
République avec notamment le
retour sur le devant de la scène
de l'aménageur Atemi Méditerranée,
apparemment sorti de ses
difficultés financières liées à la
chute de la banque d'affaires
new-yorkaise Lehman Brothers.
Atemi comme ANF Immobilier
ont donc remis leur calendrier
2011 à jour pour annoncer de
nouveaux et importants aménagements
dans la grande artère
haussmannienne.
Mais le torchon brûle entre les
deux gestionnaires des lieux,
d'autant que la Ville de Marseille
ne ménage pas ses critiques
concernant certains choix stratégiques.
C'est le patron d'ANF, Xavier
de Lacoste, qui a ouvert les
hostilités en dévoilant son programme:
"Face à la lenteur ou à
une certaine inertie d'Atemi,
nous avons pris le mors par les
dents et nous avançons. Et si certains
ont pris du retard par rapport
à l'échéance de Marseille
2013, ce ne sera pas notre cas."
Des propos qui ont fait aussitôt
réagir son homologue d'Atemi,
Jean-Claude Aznavour, lequel
reconnaît "le travail intéressant"
réalisé sur le bas de la rue
par ANF, tout en constatant
qu'au niveau des façades des immeubles,
"le propriétaire de
30% de tout le commercial de la
rue, n'a rien fait". Mais c'est surtout
le comportement de son voisin
qui irrite le patron d'Atemi:
"Ils refusent la concertation.
Leur attitude n'est pas constructive.
Ce n'est vraiment pas comme
ça que l'on va améliorer
l'image de la rue de la République".
Et de préciser : "Cela fait
des années qu'on leur demande
de mettre en place un partenariat.
Or à ce jour, nous sommes
les seuls à avoir signé une
convention avec la Ville et Euroméditerranée
pour partager
nos informations."
Mais pour ANF, l'année 2010a
montré à la fois "l'attractivité de
la rue et la pertinence des opérations
en cours ou à venir". Entre
le Vieux-Port et la place Sadi-Carnot,
sont ainsi prévues dès ce premier
trimestre 2011 les ouvertures
de l'enseigne de prêt-à-porter
Rip Curl (315m²en lieu et place
de Puma), de la petite surface
alimentaire Daily Monop
(100m²ex-Triumph) et du restaurant
O'Zen (600m²) qui succèdera
au Café Parisien.
Débutera également la commercialisation
de 12 commerces
de proximité dans la rue Chevalier
Roze, pour un total de
800 m². Quant au tronçon Sadi
Carnot-Joliette où ANF est certes
moins présent, sont prévues la rénovation
de 150 logements dont
une centaine destinée à la location
et 50 meublés pour étudiants,
ainsi que la mise sur le
marché de 5000m² de commerces,
dont plus de la moitié a
d'ailleurs déjà trouvé preneur
avec des ouvertures programmées
entre le 2e semestre 2011 et
le 1er semestre 2012.
Atemi n'est pourtant pas en
reste, notamment sur le volet
"commerce", avec en portefeuille
près de 250 locaux dédiés,
dans la rue de la République
mais également dans les rues adjacentes,
pour un total de
45 000 m². Le groupe vient
d'ailleurs de créer Medcom, un
organisme de placement collectif
immobilier (OPCI) dont "le
but, explique Jean-Claude Aznavour,
est d'aborder l'avenir avec
une stratégie de propriétaire à
long terme afin de pérenniser le
patrimoine et faire en sorte que
ce dernier soit rentable".
Atemi dont la ville dit "attendre
beaucoup", ce qui explique
que la municipalité élève son
niveau d'exigence par la voix
du premier adjoint au maire, le
député UMP Roland Blum : "À
eux maintenant de faire le nécessaire
et de ne pas mettre dix
ans pour nous amener les enseignes
qu'ils nous ont promises.
Faute de quoi, nous pourrons
difficilement refuser aux enseignes
de moindre niveau de s'installer."
La bataille pour la reconquête
de la rue de la République ne
fait donc que commencer
Bien décidés l'un et l'autre à
imposer leur leadership sur
l'aménagement de la partie basse
de la Rue de la République,
ANF et Atemi disposent chacun
d'un fer de lance. Pour ANF,
c'est le futur restaurant McDonald's
qui doit succéder au Web
Café. Selon l'aménageur, le
géant américain a signé le bail
qui lui attribue les quelque
1 000 m² laissés vacants. Mais
l'opération rencontre de très fortes
résistances du côté de la municipalité.
"Je ne nie pas l'intérêt
d'un McDo mais cela fait baisser
la qualité globale d'une rue, affirme
Roland Blum. Et il y en a déjà
beaucoup en ville. Regardons
d'abord s'il n'y a pas la possibilité
d'implanter une autre enseigne.
D'autre part, je pense qu'il
n'est pas très souhaitable d'installer
un McDo à côté d'un Monoprix.
C'est prendre le risque de faire
fuir ce dernier. Donc pour l'instant
et jusqu'à preuve du contraire,
on ne donne pas d'autorisation."
Un raisonnement que Xavier
de Lacoste dit ne pas comprendre:
"Je suis stupéfait des réticences
de la ville à voir un McDo
s'installer à cet endroit. L'image
de la chaîne n'est plus du tout ce
qu'elle était il y a encore dix ans.
La clientèle est aujourd'hui
constituée de familles, de cadres
et de jeunes travailleurs. De plus,
un McDo d'une telle surface crée
au bas mot une centaine d'emplois
dans un quartier très touché
par le chômage. La Ville ne
peut pas refuser une telle manne.
Il faut que nos élus comprennent
que McDo est non seulement une
bonne chose pour le secteur mais
répond à une demande forte de
la population. Et puis l'endroit
est emblématique. McDo, c'est
un coup d'accélérateur qui permet
de mieux commercialiser
tout le reste." Or pour ANF, le
temps presse car les travaux préparatoires
vont durer au moins
six mois. En clair, si le restaurant
veut accueillir comme prévu ses
premiers clients le 1er janvier
2012, l'opération devrait démarrer
maintenant...
Ducôté d'Atemi, c'est sur l'enseigne
Monoprix que se fonde
une grande part de sa stratégie
"République"; un grand magasin
dont la "coque" devrait être
livrée en octobre 2012, permettant
une ouverture partielle au
public trois mois plus tard et
une ouverture complète en avril
2013. Ce Monoprix se situera au
sein de l'îlot 14, entre la place Sadi-
Carnot et le boulevard des Dames
; les étages supérieurs étant
affectés à 200 logements. Opération
pour laquelle Atemi dispose
depuis peu des autorisations requises;
les permis de construire
ayant pu être enfin purgés de
tout recour

PORT
Des installations provisoires
pour l’accueil des passagers

Une vue de l’immense dalle de béton et d’acier qui permettra d’accueillir 800 véhicules de manière
simultanée. Elle sera achevée en avril



En 2014, en lieu et place de
bâtiments administratifs qui
jouxtent l’hôtel de direction du
port et l’actuelle gare maritime
qui permet aux voyageurs d’embarquer
pour la Corse, seront
construites les Terrasses du
Port. Un centre commercial de
50 000 m² géré par le groupe
Hammerson, "un bout de ville
suspendu au dessus des quais,
avec vue sur la mer". Et un investissement
de 450 M¤ qui transformera
le front de mer depuis
la place de la Joliette jusque sur
le boulevard du Littoral.
Mais pour que cet ensemble
puisse être construit, le port qui
va devoir détruire l’actuelle gare
pour la Corse, est obligé de se
réorganiser et de se doter d’installations
provisoires qui permettront
aux passagers d’embarquer
et de débarquer en toute
sécurité. D’où la construction
d’une gare maritime de
500 m² entre l’hôtel de direction
du GPMM et la zone internationale
par qui transitent les
voyageurs à destination du Maghreb.
Un chantier lancé en août
2010, qui s’achèvera en avri.
Très fonctionnelle, cette gare
maritime sera utilisée jusqu’au
terme de 2014, puis démontée.
L’opération d’un montant de
6,5 M¤, est prise en charge par
le groupe Hemmerson.
Mais le chantier le plus spectaculaire
par ses dimensions
est la plateforme dédiée au
"stockage" des passagers et des
véhicules. Située à proximité
du Silo et de la porte d’accès
Chanterac, elle est face à la façade
de Docks. Après contrôle des
billets et des véhicules, les voyageurs
iront stationner sous et
sur une immense dalle de béton
érigée à une hauteur de 4,5
mètres. Ce qui correspond au
premier étage de l’immeuble
des Docks. Un espace de 12 000
m² bardé d’acier, conçu pour recevoir
800 véhicules en simultané.
Mis en service dès avril prochain,
cet investissement de 3,7
millions lui aussi pris en charge
par Hammerson, ne sera plus
utilisée après la fin du chantier
des Terrasses du Port.

LE PANIER ... VA AVOIR LES RETOMBEES D EUROMEDITERRANEE

Si le charme pittoresque du Panier
plaît aux Marseillais
comme aux primo-arrivants,
sa proximité avec la Vieille Charité,
le Vieux-Port ainsi que l’ouverture
d’ateliers d’artistes attirent aussi
des étudiants dans ce quartier en
réhabilitation progressive.
Et il y en aurait pour toutes les
bourses. Le secteur dispose principalement
de deux types d’habitats
dans de l’ancien : des appartements
typiques "trois fenêtres marseillais",
allant de 30m² à 90m².
Soit non-rénovés, il faut compter
là entre 1600¤ et 2200¤ le m². Soit
rénovés, dans des beaux immeubles
en réhabilitation, et les prix oscillent
plutôt entre 2200¤ et 3000¤
le m² pour des ceux qui disposent
d’un extérieur ou de vues. "Car certains
biens ont le privilège d’offrir
un panorama sur le port", signale
Cyril Cartagéna, directeur de SIAB
Immo. Et notamment dans le quartier
voisin, celui de l’Évêché. Un
peu moins populaire que le Panier
et où les immeubles se rénovent
de la même façon ; "au coup par
coup". Il propose d’ailleurs le même
type de bien dans des immeubles
"marseillais" mais plutôt sur
trois ou quatre niveaux, alors
qu’ils dépassent rarement les deux
étages du côté du Panier.
Quant aux petites maisons de ville,
toujours très recherchées, elles
sont assez rares, souvent sur deux
étages et leurs prix approchent plutôt
les 3000¤ voire 3500¤ le m² selon
prestations.
En périphérie du secteur un programme
d’appartements neufs est
sorti de terre voilà deux ans. Il propose
des T2 ou T3, allant parfois
jusqu’à 65m² et dont les prix peuvent
aller de 3000¤ à 3500¤ le m².
Un autre devrait aussi bientôt voir
le jour à la périphérie du boulevard
R.-Schuman, vers le quartier
de la Joliette.


C’est justement un local destiné
probablement à redevenir un
atelier qui s’est dernièrement
vendu dans le quartier du
Panier. Situé en
rez-de-chaussée, il se compose
d’une grande pièce principale de
près de 41 m², avec un espace
pourvu d’un point d’eau, prévu
pour des sanitaires. Ce local
s’est vendu pour 44500¤ avec
des travaux à prévoir

35000 fans du Japon
attendusàMarseille
Le 3e salon "Japan Expo Sud" ouvre ses portes aujourd’hui au parc Chanot

Au programme:
mangas, "cosplay",
musique, mode, jeux
vidéo, arts martiaux

Pendant trois jours, défilés de créateurs, concerts et
conférences disent tout sur la culture nipponne

Informations
pratiques
Japan Expo Sud
Dès aujourd’hui et jusqu’au dimanche
27 février au Parc Chanot,
Hall 3, à Marseille.
Tarifs
Aujourd’hui : 8 ¤
Samedi: 12 ¤
Dimanche: 11 ¤
Les 3 jours : 25 ¤
Billet Zen : 35 ¤.
Ce ticket offre un accès au festival
sur les 3 jours, une entrée
1h15 avant l’ouverture des caisses,
une sortie temporaire et
des "coupe-files" restauration.
Horaires
Aujourd’hui : 12h-19h
Samedi: 10h-19h
Dimanche: 10h-18h
www.japan-expo-sud.com
0 892 390 100 ou
0 892 684 694

Pour sa 3e édition à Marseille,
le festival de la
culture et des loisirs japonais
met le paquet. Trois jours
surréalistes d’immersion totale
dans la pop-culture japonaise
raviront les fans sur 20000 m²
de surface au Parc Chanot (8e).
"Un événement prioritaire"
pour Maurice Di Nocera,
conseiller municipal (Nouveau
Centre) délégué aux Grands
Evènements, qui se réjouit de
l’immense succès de la précédente
édition. Au programme:
mangas, musique, mode, cuisine,
arts martiaux… Le pays du
soleil levant sera dévoilé sous
toutes ses coutures. Le jeu vidéo
sera tout particulièrement
mis à l’honneur cette année
avec la présence de Yûsuke Kozaki,
illustrateur, créateur de
personnages et mangaka. Sans
oublier Marcus, animateur sur
NoLife, présent aux côtés des
joueurs qui pourront s’entraîner
sur une multitude de consoles.
Les fans de musique japonaise
ne seront pas non plus en
reste avec la scène du festival
qui accueillera Head Phones
President, TarO & JirO, Yuuki,
Keisho Ohno, Galaxy7 et Yume
Duo. La culture traditionnelle
japonaise pourra également
être explorée à travers toutes
ses facettes : démonstrations et
initiations aux arts martiaux, espace
bien-être avec techniques
de relaxation, ateliers d’origami
et de calligraphie, spectacles de
danse sans oublier quelques
spécialités culinaires. Japan Expo
Sud n’oublie pas pour
autant son fer de lance : lemanga.
Une exposition sera organisée
en hommage à Shôtarô
ISHInoMORI, surnommé le
"Roi du manga", avec la présentation
de morceaux choisis de
son oeuvre. Mais le Japan Expo
Sud ne serait pas ce qu’il est
sans le fameux "cosplay", l’art
de se déguiser en personnage
de manga ou de jeu vidéo. Un
concours aura d’ailleurs lieu
aujourd’hui et samedi autour
d’un défilé. Enfin, vous pourrez
vous plonger dans l’une des
deux salles obscures pour assister
à la projection de films et de
séries d’animation. À vos costumes,
à vos manettes et surtout,
ne lésinez pas sur l’excentricité.

dossier massilia capitale européenne de la culture 2013
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INTERVIEW
Bernard Latarjet:
"Un état d’avancement"

Le directeur de l’association
Marseille-Provence 2013
revient sur le calendrier

❚ Comment appréhender les
grandes lignes que vous venez de
présenter? S’agit-il d’une trame?
Il s’agit d’exemples de projets
parmi les plus avancés dans leur
préparation. Mais, sur aucun
d’entre eux, on a encore l’assurance
complète qu’il pourra se
faire. C’est un état d’avancement
que nous présentons et
pas la première vague de labellisations.
Il faut savoir que de
nombreux autres projets sont
dans le même état d’avancement
et ne figurent pas dans cette
présentation. On ne les a pas
fait figurer pour des raisons de lisibilité
du projet et parce qu’on
a pris ceux qui étaient les plus
emblématiques des thèmes que
nous développons. Que ceux
qui vont se précipiter pour voir
leur projet et qui ne le trouveront
pas ne pensent pas pour
autant qu’ils sont recalés. Je
trouve important de vous dire
aussi que ces projets sont portés
par des acteurs du territoire,
nous ne les avons pas inventés
dans le secret de nos bureaux.
L’immense majorité de ces projets
structurants, importants,
nous ont été apportés par des artistes
d’ici. Ce ne sont pas les
projets de l’équipe de 2013, qui
n’est là que pour les orchestrer.
Qu’on arrête de dire que je dirige
une équipe de technocrates
culturels qui font ce qu’ils veulent
sans tenir compte de la réalité
du territoire et des acteurs locaux!
❚ En présentant des projets
tout en disant que rien n’est sûr,
vous ne craignez pas de décevoir
? De refroidir les attentes ?
Oui, c’est un risque mais c’est
un exercice impossible. À Linz,
la presse s’est focalisée, au moment
de la Capitale, sur tous les
projets qui avaient été annoncés
un an avant et qui avaient été
remplacés ensuite par des projets
meilleurs ! Annoncer prématurément
une programmation,
c’est prendre un risque vis-à-vis
du public, vis-à-vis des acteurs
culturels. On sait ce qu’est le calendrier
d’une capitale : on n’est
ni en avance ni en retard. On
avait dit que le premier pré-programme,
avec des projets définitifs,
serait prêt à la fin de l’année
2011 et que le programme définitif
serait donné à la fin de
l’été-début de l’automne 2012.
Et en attendant, on travaille.
❚ Vous dévoilez le logo officiel
et l’identité visuelle de la capitale
de la Culture. Quelles sont
leurs qualités principales ?
Quand le premier logo est sorti,
tout le monde était contre ! On
jugera les qualités de ce nouveau
logo à la manière dont la
population et les utilisateurs
s’en empareront au bon sens du
terme. À la manière dont il va vivre.
Ona voulu privilégier la simplicité
pour qu’il soit facilement
lisible, facilement déclinable, facilement
territorialisé.
❚ L’association Marseille-Provence
2013 a reçu plus de 2200
dossiers après l’appel à projets.
Que vous ont-ils appris sur la
créativité des acteurs culturels
du territoire ?
Le territoire est beaucoup plus
fort culturellement qu’on ne
peut le percevoir de l’extérieur.
L’une des missions de la Capitale
sera de mettre en lumière cette
créativité au niveau national
et international. Le niveau général
des projets que nous avons reçus
est bon ou très bon, y compris
les projets émanant de petites
structures. Ensuite, cette préparation
de la Capitale illustre
encore la richesse et la force du
monde associatif dans le domaine
culturel, ce que j’avais découvert
il y a quatre ans. La grande
incertitude, c’est la faisabilité
matérielle et financière de tous
ces projets de qualité : beaucoup
tablent sur des aides financières
qu’on ne pourra pas entièrement
satisfaire. D’abord parce
que notre budget est limité, je
ne sais pas si vous savez qu’on a
pratiquement le même que
Mons, capitale européenne de
la Culture en 2015, qui a 300000
habitants et 600000 dans l’agglomération.
On espère que beaucoup
pourront se réaliser sans
aide financière supplémentaire
Marseille-Provence 2013, donc
se faire, et figurer dans le programme
officiel, comme les
autres.

Ce n’est ni un programme, ni un pré-programme,
il sera annoncé comme prévu à la fin de l’année",
a averti Bernard Latarjet, directeur de Marseille-Provence
2013, hier à Marseille, dans la grande halle de
la Cité des arts de le rue. "Certains artistes annoncés
ne seront peut-être pas dans la programmation finale
et d’autres, qui ne sont pas cités aujourd’hui, y seront
sans doute". Il s’agissait de faire un bilan d’étape,
devant les élus du territoire, les créateurs et la
presse et d’apaiser certaines impatiences. Cependant,
un grand pas a été fait en vue de l’année capitale.
Le périmètre géographique est désormais défini,
les collectivités locales ont l’air, enfin, sur la même
longueur d’onde, un troisième partenaire privé va arriver,
deux autres devraient le rejoindre bientôt. Le
logo a été dévoilé. Marseille-Provence 2013 avance !

dossier 4 éme et derniere page