SECURITE............ DANS LES STADES EN EUROPE

Euro 2016 : la France est-elle prête?

SÉCURITÉ La gestion du dossier PSG-OM montre certaines limites à six ans d’organiser le championnat d’Europe




Toute forme de radicalisme conduit-elle à
une avancée et à un progrès? Les avis sont
partagés. Il y a les partisans de l’intransigeance,
pour qui ce principe permet aussi bien
d’éradiquer un problème majeur que de sensibiliser
le plus grand nombre. Et puis, il y a les autres,
pour qui proscrire ne règle rien.
Les récentes mesures de la Ligue de football
professionnel à propos des matches PSG-OM et
OM-PSG placent le débat sur ce terrain, justement.
Face aux risques générés, chaque saison,
par les déplacements de supporters lors des clasicos,
la LFP a pris la décision, voici une semaine,
d’interdire l’accès aux tribunes visiteurs à Paris
comme à Marseille.
Pour beaucoup, cette fermeté est déconcertante
et inappropriée. Premières concernées, les associations
de supporters olympiens crient au
scandale et à l’injustice, à moins d’un mois de
PSG-OM (le 7 novembre). En début de semaine,
la direction du club marseillais, solidaire de cette
base d’inconditionnels, a même brandi la menace
d’un boycott.
Des procédés extrêmement sommaires
Au-delà de la vive émotion suscitée par la décision
de la LFP, des questions se posent. Au bout
du compte, la méthode employée par le football
français n’est-elle pas un aveu d’impuissance
dans la fort délicate gestion des supporters et de
comportements intolérables ? En conséquence,
notre pays sera-t-il en mesure d’assurer la sécurité
de manière infaillible à l’Euro 2016, compétition
dont elle a en charge l’organisation ?
Aujourd’hui, on est en droit de s’interroger, sachant
que les dérapages, souvent graves et parfois
même dramatiques, n’ont pas cessé depuis
le début des années 1990. Le Paris Saint-Germain
s’est ainsi trouvé régulièrement au centre
d’épisodes tragiques. Il y a quatre ans, un policier
avait tué accidentellement un membre des
Boulogne Boys pour protéger un supporter du
Maccabi Haïfa. En février dernier, toujours aux
abords du Parc des Princes, un abonné du Kop
Boulogne avait été tabassé à mort par des adhérents
d’Auteuil, en marge de PSG-OM.
Le président du club parisien, Robin Leproux
avait, alors, adopté des résolutions qui ne s’embarrassaient
pas d’accommodements. Parmi elles,
la suppression de ventes de places aux supporters
franciliens lors des déplacements, mais
aussi la suspension des abonnements dans les virages
Boulogne et Auteuil au Parc.
Interdire. Fermer. Là aussi, le procédé était déjà
extrêmement sommaire. À croire que ce type
d’opération est la seule réponse à l’inconcevable.
Simpliste autant qu’inefficace ? Nombreux le pensent.
Ceux-là s’inquiètent aussi de l’aptitude des
autorités françaises à maîtriser la situation en cas
de dérives durant l’Euro 2016. Les violences perpétrées
par des hooligans serbes, mardi soir à Gênes
(Italie), lors d’un match comptant pour les éliminatoires
du prochain Euro et interrompu
après six minutes seulement, constituent une sérieuse
piqûre de rappel. Dans six ans, en tout cas,
on attendra sûrement autre chose que la fermeture
de tribunes pour stopper les actes les plus répréhensibles.
La France sera-t-elle à la hauteur
d’un défi pareil ?
Interrogés Michel Lepoix, ancien
coordinateur national pour la sécurité dans
le football auprès du ministère de l’Intérieur, et
Jean-Luc Bennahmias, député européen Modem
et observateur avisé du football, en sont persuadés,
tandis que le sociologue Patrick Mignon reste
mesuré.


En 2016, la France devra peut-être contrecarrer de violents débordements comme ceux des supporters
serbes, mardi soir à Gênes. Les mesures adéquates seront prises, assure-t-on.

MICHEL LEPOIX Ancien coordinateur national pour la sécurité dans les stades en France

Durant plusieurs années, Michel
Lepoix a été confronté à ce
type de dossier. Commissaire divisionnaire
honoraire à la retraite
depuis peu, il a ainsi longtemps
occupé les fonctions de
coordinateur national pour la sécurité
dans les stades en France,
en liaison directe avec le ministère
de l’Intérieur.
Quand on évoque les doutes
sur les réelles capacités des autorités
françaises à assurer le déroulement
de l’Euro 2016 sans accrocs
problématiques, Michel Lepoix
coupe court à cette interrogation.
"Faire un lien entre
l’Euro, qui aura lieu dans six ans,
et la situation actuelle du football
français est un raccourci qui
n’a pas de sens, tranche-t-il.
C’est aller vraiment vite en besogne
et c’est faire un mauvais procès
aux parties concernées, car
quelle sera la situation du supporteurisme
et du hooliganisme
en 2016 en Europe et plus particulièrement
en France ? Elle sera
probablement différente. Depuis
dix ans, elle a ainsi déjà évolué."
Pour Michel Lepoix, la France
sera de toute façon suffisamment
compétente pour contrôler
les opérations. "Mes collègues,
j’en suis certain, seront prêts à
relever pareil challenge et à juguler
ainsi les éventuels problèmes
liés aux supporters, estime-t-il.
L’Etat y oeuvre déjà. De plus, l’UEFA
va encore travailler en étroite
collaboration avec les polices
européennes. Des missions dans
les pays de l’Est (en Bulgarie notamment)
ont déjà été menées
dans ce sens. Je suis vraiment
confiant."
Michel Lepoix l’est tout autant
au sujet de l’efficacité des mesures
prises par la LFP dans le cadre
des clasicos PSG-OM et
OM-PSG. "Agir de la sorte n’a
strictement rien à voir avec un
quelconque aveu d’impuissance,
juge encore le commissaire. On a
affaire à la continuité logique
d’un plan de sécurité radical.
Tant que la situation ne sera pas
assainie dans et aux abords des
stades en France, il conviendra
de procéder ainsi."
Et de reconnaître : "Alors, c’est
vrai, les conséquences ne sont
pas positives, mais un choix a été
fait et il est très cohérent. Je le
répète, tant qu’un véhicule immatriculé
75 ne pourra pas stationner
près du stade Vélodrome
sans être caillassé ou brûlé ; tant
qu’il en sera de même pour un véhicule
immatriculé 13 garé à
proximité du Parc des Princes,
eh bien, il s’agira de se montrer
ferme et déterminé."

"Tant que la situation ne sera pas assainie en France,
il conviendra d’être ferme", souligne Michel Lepoix. /

APRÈS ITALIE-SERBIE
Michel Platini réclame
une "tolérance zéro



Michel Platini, président de l’UEFA, a rappelé que la Fédération
européenne "prône une tolérance zéro" sur les débordements de supporters
lors du match Italie-Serbie.
"J’ai vu les images du match Italie-Serbie et j’ai été choqué. J’ai
trop de mauvais souvenirs liés à la violence dans le football", a-t-il
écrit dans un communiqué. "J’attends les résultats de l’enquête et les
décisions des instances disciplinaires, et je rappelle que l’UEFA prône
une tolérance zéro pour la violence dans les stades".
Le président de l’UEFA juge que "la collaboration des autorités est
la clé pour combattre ce fléau" et s’engage à "la demander au plus
haut niveau dans les pays les plus touchés par ce problème." Le match
de qualification à l’Euro 2012 qui se déroulait à Gênes a été interrompu
au bout de six minutes puis annulé après des jets de fumigènes par
les supporters serbes. Des bagarres de rue ont également eu lieu
avant la rencontre et les supporters serbes s’étaient attaqués au car
de leur équipe provoquant le forfait du gardien Vladimir Stojkovic.
L’UEFA a ouvert une enquête. Sa commission de discipline devrait
examiner l'affaire le 28 octobre. La sanction peut aller d'une simple
amende à l'exclusion de la compétition. L’Italie pourrait également
être sanctionnée en temps qu’organisatrice de la rencontre. "Nous
avons rencontré des problèmes dans le système d’informations entre
l’Italie et la Serbie", a déclaré Roberto Massucci, membre de l’instance
italienne anti-hooligans. "Nous n’avons reçu aucun avertissement
sur les risques qu’il pouvait y avoir avec les supporters serbes
"L’UEFA travaille avec les polices européennes"

Comme l'a annoncé ce mercredi le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, Israël, pays pionnier en matière de sécurité, aidera l'Ukraine à assurer la protection de l'Euro 2012. «Nous avons la responsabilité (...) d'organiser un Championnat où la sécurité sera assurée de la manière la plus efficace possible. Voilà pourquoi l'expérience israélienne dans ce secteur est pour nous très intéressante», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue israélien Shimon Peres.

Peres : «Le terrorisme est notre ennemi mondial»
Un accord de principe «a été trouvé» à ce sujet lors de négociations avec Peres, a ajouté le président ukrainien. «Tout ce qui concerne l'organisation de l'Euro 2012 et les questions sécuritaires est une priorité pour l'Ukraine», a-t-il fait valoir sans plus de précisions. «Nous allons participer à toutes les activités visant à assurer la sécurité» de l'Euro 2012, a pour sa part promis Shimon Peres. Le terrorisme est notre ennemi mondial. Nous ne voulons pas qu'une bombe soit cachée à bord d'un avion, peu importe à quelle compagnie aérienne il appartient, nous ne voulons pas que des explosifs soient placés dans des stades de football, peu importe où ils se trouvent

Les hooligans jugés dans les stades
Le 22/09/2011 à 16:30

Le président polonais Bronislaw Komorowski a promulgué jeudi une nouvelle loi qui permettra désormais de juger directement les hooligans dans les stades. Elaborée dans la perspective de l'Euro 2012, organisé par la Pologne et l'Ukraine, cette loi permettra également de condamner les personnes ayant enfreint la loi. Un système de surveillance électronique des supporteurs interdits de stades a également été mis au point. En sens inverse, le texte autorise la vente et la consommation dans les stades et lors de rassemblements publiques de bière légère, au taux d'alcool ne dépassant pas 3,5%. Jusqu'à présent, toutes les boissons alcoolisées étaient interdites lors des manifestations sportives en Pologne

ce,
à l’Euro.
PAYS-BAS● Un pland’action contre le hooliganisme. Pour remédier
aux incidents survenus en2011, le ministère de la justice néerlandaise
a signé, en concertation avec la Fédération néerlandaise
de football, un nouveau plan d'actionpour lutter contre le hooliganisme.
"Ce plan inclut des mesures à court et à long terme afin de
réduire les comportements criminels, les nuisances et l'insécurité
autour du football professionnel", précise le communiqué. Plus
concrètement, il prévoit la constitution d'une liste des dix hooligans
les plus notoires des Pays-Bas, l'enregistrement d'informations
sur les hooligans dans une base de donnée, et l'augmentationdu
nombre de caméras et de policiers lors des matches

Platini : la sécurité sujet clef
Le 12/04/2012 | Mis à jour le 12/04/2012 19:56:58

Le président de l'UEFA, Michel Platini, a rappelé jeudi à Varsovie que la question de la sécurité et du hooliganisme demeurait un sujet clef avant l'Euro 2012 qui se tiendra en Pologne et en Ukraine au mois de juin.

«Le monde n'est pas aussi beau que je le souhaiterais et nous avons forcément besoin d'une protection, de gens qui vont garder les stades, de faire attention aux hooligans qui vont arriver, a-t-il souligné lors d'un point-presse sur le site du stade national où sera jouer le 8 juin le match d'ouverture du tournoi. Nous sommes les responsables de ce tournoi, avec le gouvernement polonais et avec la Fédération polonaise. Il y a une seule chose qui me fait toujours peur, et c'est la sécurité. C'est de notre responsabilité que les gens qui soient dans les stades viennent voir un match en toute sécurité. J'ai dit exactement la même chose au président ukrainien».

Le ministère polonais de l'Intérieur a annoncé jeudi que la sécurité de l'Euro 2012 sera assurée par 9.000 fonctionnaires de police. Quelque 7.600 stewards seront par ailleurs chargés d'aider les fans lors de leur séjour en Pologne

Euro 2012
10 000 policiers mobilisés
Le 15/05/2012 | Mis à jour le 15/05/2012 13:43:00

Le commandant de la police nationale Marek Dzialoszynski a annoncé mardi à la presse que plus de dix milles policiers polonais seront mobilisés durant l'Euro. «Plus de dix mille policiers sont prêts à garantir la sécurité du tournoi. Ils seront déployés dans les villes qui accueillent les matches et dans d'autres endroits que nous aurons à protéger. Il s'agit de la plus grande opération jamais réalisée par la police polonaise, d'une envergure internationale car conduite en coopération avec des représentants de la police de 21 autres pays. Nous sommes prêts. Nous avons du matériel nécessaire, des infrastructures, des gens et des plans opérationnels», a-t-il confié alors que près d'un million de spectateurs sont attendus.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Jacek Cichocki est revenu sur la menace potentielle de l'arrivée de hooligans russes évoquée par des médias polonais : «Nous sommes au courant d'annonces de ce genre faites sur internet, mais elles n'ont pas été confirmées par nos contacts professionnels. Si elles se confirment nous allons coopérer avec la Russie pour que ces gens ne viennent pas ici». La Russie et la Pologne, qui sont toutes les deux dans le groupe A, se rencontreront le 12 juin à Varsovie

Des policiers français en Ukraine
Le 07/06/2012 | Mis à jour le 07/06/2012 20:05:00

Huit policiers français, spécialistes dans la lutte contre le hooliganisme, sont actuellement en Ukraine, a annoncé jeudi le commissaire Antoine Boutonnet qui dirige l'équipe. Ils agiront «en uniforme, dans et aux abords des stades, en repérage des personnes susceptibles de commettre des actes de violence», a-t-il précisé. Tous sont pratiquement issus d'unités territoriales et notamment des «sections d'intervention rapide» exerçant en France à l'occasion des matches de Championnat ou de Coupe

08/06/2012 - 09:20
Pays-Bas: La racisme sévit-il déjà ?
C'est l'un des sujets de préoccupation majeurs de cet Euro 2012: le racisme, fortement présent en Pologne et en Ukraine, s'invitera-t-il dans les stades lors de cette compétition ? Il y a tout lieu de penser que ce sera malheureusement le cas, les Néerlandais en ayant déjà fait la triste expérience à l'occasion d'un entraînement à Cracovie, au lendemain de leur visite du camp d'Auschwitz. Les joueurs de couleur de l'équipe néerlandaise auraient été la cible de cris de singe alors que les vice-champions du monde, emmenés par Mark van Bommel, effectuaient des tours de terrain, des incidents dont se fait l'écho la presse britannique, Martin Lipton, journaliste au Daily Mirror, ayant directement été témoin de cette scène. Pour l'UEFA, cet incident ne serait qu'une poussée de mécontentement de la part de locaux, déçus que Cracovie n'ait pas été retenue pour la compétition, rapporte The Times...

SANCTION● La Russie dans
le collimateur de l’UEFA.
L’instance disciplinaire de
l’UEFAa condamné la Fédération
russe de football à une
amende de 35 000 ¤, hier, pour
jet de fumigènes et déploiement
de bannières illicites par
des supporters le 16 juin face à
la Grèce. Éliminée au 1ertour
de la compétition, la Russie a
fait appel de cette sanction