EURO 2012 EN UKRAINE ET POLOGNE

Le coup d’envoi de la cérémonie
d'ouverture a été donné hier dans le
stade de Varsovie, une vingtaine de minutes
avant le premier match du tournoi
Pologne-Grèce (1-1).
Une centaine de bénévoles (sur les
800 au total), habillés en noir, ont tendu
sur la pelouse une gigantesque bâche
bleue ciel avec un demi-ballon
géant éclairé de l'intérieur, au centre,
donnant le coup d'envoi de la cérémonie.
Varsovie était en effervescence
avec près de 60 000 supporters présents
hier dans la capitale polonaise
(50000dans le stade).
Au total, la Pologne se prépare à accueillir
entre 700000 et un million de
fans durant la compétition.

DRAME● L’Espagnol tué près de Donetsk n’est pas un supporter.
Les médias ukrainiens ont révélé hier matin la mort d’un Espagnol
de 46 ans, porté disparu depuis plusieurs jours. Mais
contrairement aux premières indications fournies à la presse locale,
il ne s’agit pas d’un supporter de la Furia Roja. La police
ukrainienne a en effet précisé dans l’après-midi que le crime
avait été commis en mai et n’avait rien à voir avec l’Euro 2012.
"Le meurtre a bien eu lieuàMakiïvka (à cinq kilomètres de Donetsk),
mais la victime est un homme d’affaires espagnol", a indiqué
le porte-parole de la police régionale. Trois personnes sont
soupçonnées d’avoir commis ce meurtre, dont le chauffeur du
taxi que la victime a pris pour aller de DonetskàMakiïvka.
RACISME ● Des cris de singe durant Russie- République Tchèque.
L’association "Never again" (traduisez "plus jamais"), soutenue
par l’UEFA, a relevé de regrettables insultes racistes au cours du
match Russie - République Tchèque (4-1), vendredi soir. Des
cris de singe émanant de supporters russes ont en effet été lancés
en direction du latéral droit tchèque Theodor Gebre Selassie,
d’origine éthiopienne.
RECORD● Pays-Bas:Willems, plus jeune joueur de l’histoire. Aligné
au poste de latéral gauche par Bert van Marwijk hier face au
Danemark, Jetro Willems (PSV Eidnhoven) est devenu à 18 ans
(et 71 jours) le plus jeune joueur de l’histoire de l’Euro. Il bat
le record du Belge Enzo Scifo (18 ans et 115 jours en 1984).

● Après Paul le poulpe, Fred le furet ! L’Euro a déniché son nouveau roi des
pronostics. Basé au zoo de Kharkov, Fred le furet a prédit le nul entre la Pologne
et la Grèce (1-1) et le succès de l’Allemagne contre le Portugal (1-0), prouesse
réussie après avoir reniflé plusieurs bols de viande. Mais il s’est trompé pour
Russie-République Tchèque. La légende de Paul le poulpe n’est pas près de
s’éteindre...
surtout que l'elephant polonais avait predit une victoire del a pologne

Et voilà, ô surprise, l'Ukraine qui prend la tête dans ce groupe D avec 3 points, tandis que France et Angleterre n'en comptent qu'un et que la Suède d'Ibrahimovic reste bredouille.

Il y a une leçon à tirer de ce premier volet qui s'achève avec toutes les équipes ayant joué leur premier match de poule: les équipes condamnées à l'avance, soit la Grèce, l'Italie, l'Angleterre et l'Ukraine sont bel et bien là.

Les Grecs, enfoncés dans une crise économique sans précédent, ont gâché la fête du pays co-organisateur la Pologne (1-1) lors du match d'ouverture. Les Italiens, cernés par les remous du scandale des matches truqués, ont tenue la dragée haute aux Espagnols (1-1) champions du monde et d'Europe en titre. Et l'Ukraine de "Sheva" brille des derniers reflets de son ancien Ballon d'Or.

L'Espagne va porter plainte
Le 11/06/2012 | Mis à jour le 11/06/2012 19:38:05

La Fédération espagnole va déposer une plainte auprès de l'UEFA sur l'état de la pelouse de l'Arena de Gdansk où elle a affronté l'Italie dimanche. Après la rencontre, des Espagnols, dont Xavi Hernandez et Fabregas, s'étaient plaints de l'état de la pelouse sur laquelle ils vont encore jouer les deux autres matches de leur poule, jeudi contre l'Irlande et lundi contre la Croatie. «C'est lamentable que nous ayons à jouer sur un terrain pareil», avait estimé Cesc Fabregas.

En conférence de presse, le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque avait abondé dans le sens de ses joueurs : «Je trouve simplement dommage que la pelouse ait été si sèche, cela nuit à la qualité du spectacle». Lundi, la fédération polonaise a répondu : «La pelouse était à une hauteur parfaite. Quant à sa sécheresse, normalement, le terrain est arrosé avant le match, mais il faut pour cela le feu vert des deux équipes. L'Espagne voulait, mais l'Italie s'y est opposée». Des explications qui, visiblement, n'ont pas satisfait la Roja.

Pourquoi Nasri n'aurait pas dû tirer...


Le 13/06/2012 | Mis à jour le 13/06/2012 17:45:43


Samir Nasri a marqué le premier but de l'Euro sur un tir hors de la surface.
Spécialiste de l'économie du sport, Simon Kuper publie cette semaine un livre* qui balaie bon nombre d'idées reçues. Présent en Ukraine, il décrypte les débuts de l'Euro. 1ère partie.

«Simon Kuper, voyez-vous à l'Euro de nouvelles preuves que l'utilisation des statistiques gagne du terrain comme vous l'écrivez dans vos premières pages ?
C'est vraiment difficile à dire car les équipes ne communiquent pas à ce sujet, et les journalistes leur posant la question sont très rares. Mais je suis quasiment sûr qu'il se passe des choses qui passent inaperçues pour les médias et pour les fans. Par exemple, les Allemands (qui sont probablement l'équipe la plus en pointe en termes d'analyses de données dans le football international) ont emmené une équipe de spécialistes. Lors de la dernière Coupe du Monde, avant Allemagne-Argentine, ils avaient établi une stratégie pour contrer Messi (entre autres choses, chaque fois qu'il avait le ballon, ils avaient un joueur pour le tacler et un autre un mètre derrière qui attendait le ballon) ; et ils ont passé des heures à visionner des DVD des penaltys de l'Argentine dans l'éventualité d'une séance de tirs au but. D'autres équipes doivent désormais faire la même chose.



Le cas de la Premier League que vous avez beaucoup analysé est-il transposable à l'Euro ?
Oui. Par exemple, il y a quelques années, Manchester City marquait très rarement sur corner. Les analystes ont décortiqué 400 corners tirés lors de plusieurs saisons dans plusieurs Championnats et ils sont arrivés à la conclusion que les corners rentrants étaient plus dangereux que les corners sortants. Ils sont parvenus à en convaincre Roberto Mancini, le manager de City. Résultat, lors de la dernière saison, City a marqué 15 buts sur corner, record de Premier League cette année. La plupart d'entre eux ont été marqués sur corner rentrant, notamment le but de la tête de Kompany lors du match crucial contre Manchester United en avril (1-0). Donc je pense que l'analyse de données tiendra une place bien plus importante lors de cet Euro que pour les précédents.





Vous expliquez que le savoir-faire en matière de football se mondialise, et vous prédisez le sacre de nouvelles puissances, comme la Russie en Europe...
La montée en puissance de la Russie est indéniable. Comme nous le disons dans le livre, ils ont recours à la même stratégie que la plupart des pays en marge de l'Europe, à savoir importer le savoir-faire footballistique d'Europe de l'Ouest, la région du monde la plus avancée en matière de tactique. La Russie a un sélectionneur hollandais, Dick Advocaat, et les mouvements sans le ballon, les passes rapides et l'occupation de l'espace des Russes contre la République Tchèque (4-1) m'ont fait penser à l'équipe hollandaise. C'est exactement cette recette qui a fait la force de l'Espagne : depuis les années 1970, le FC Barcelone a importé de façon intensive le savoir-faire hollandais, surtout en la personne de Johan Cruijff. C'est désormais la meilleure équipe du monde avec leur version améliorée du jeu de passes rapides hollandais. Mais la plupart des pays de la périphérie essaient d'importer le savoir-faire des pays du noyau dur de l'Europe de l'Ouest : l'Irlande a un entraîneur italien avec Trappatoni et l'Angleterre elle-même a choisi l'Anglais avec l'expérience continentale la plus importante en la personne de Roy Hodgson.

Verra-t-on une nouvelle nation "périphérique" triompher le 1er juillet à Kiev ?
Personne ne le sait. L'Euro est la compétition footballistique la plus difficile à prévoir puisque c'est aussi la plus courte. Le vainqueur n'aura joué que six matches. En étant chanceux une fois ou deux (une erreur d'arbitrage, un poteau rentrant, un adversaire dans un mauvais jour), on peut subitement devenir champion d'Europe. C'est ce qui est arrivé au Danemark en 1992 et à la Grèce en 2004. Aucun de ces deux pays n'était la meilleure équipe du tournoi. S'il était question d'un Championnat disputé sur 38 matches, les Espagnols le remporteraient puisqu'ils ont la meilleure équipe. Dans un Championnat, la meilleure équipe finit presque toujours première. Mais sur six matches, tout le monde peut gagner. A l'Euro plus que dans presque toutes les compétitions sportives, le rôle de la chance est énorme.




Contre l'Angleterre (1-1), la France a marqué le premier but de l'Euro sur un tir hors de la surface, mais Nasri n'aurait peut-être pas tenté sa chance s'il vous avait lu puisque vous rappelez que seulement 2% des tirs lointains font but...
Oui, c'est vrai que 98% des tirs provenant de l'extérieur de la surface échouent, au moins en Premier League (mais j'imagine que les stats sont similaires dans les autres championnats et compétitions). Je pense que les joueurs tirent de loin parce qu'ils ont en mémoire les tirs de loin finissant en pleine lucarne. Ce sont évidemment ceux-là dont nous nous souvenons alors que nous oublions tous les tirs qui ont fini dans le public. Ce biais de la mémoire incite les joueurs à mettre en place des stratégies erronées. Je pense que les entraîneurs devraient commencer à dire aux joueurs «vous ne devez jamais tirer depuis l'extérieur de la surface». Evidemment, Cristiano Ronaldo devrait continuer à le faire car c'est le meilleur pour cela mais la plupart des joueurs devraient arrêter. Les entraîneurs devraient également dire aux joueurs que lorsqu'ils obtiennent un coup franc à 20 mètres, ils devraient passer le ballon au lieu de tirer. Un coup franc de ce genre est une belle opportunité pour faire une bonne passe, parce que l'adversaire doit placer au moins quatre joueurs dans le mur, ce qui crée des espaces pour les coéquipiers. Une passe est plus utile qu'un tir, à moins que vous ne soyez Zidane ou Cristiano Ronaldo.»

(*) "Les attaquants les plus chers ne sont pas ceux qui marquent le plus" de Simon Kuper et Stefan Szymanski, traduit par Bastien Drut (Ed. De Boeck).

En 2016, la France sera plus heureuse»
Le 14/06/2012 | Mis à jour le 14/06/2012 14:23:23


Un Euro ne rapporte pas d'argent mais du bonheur

Spécialiste de l'économie du sport, Simon Kuper publie cette semaine un livre* qui balaie bon nombre d'idées reçues. Présent en Ukraine, il décrypte les débuts de l'Euro. 2e partie.

«Simon Kuper, face à la Pologne (1-1), la Grèce n'aurait peut-être pas raté son 3e penalty d'affilée si les joueurs avaient entendu parler de la théorie des jeux. Expliquez-nous ça...
Un penalty est un parfait exemple d'application de la théorie des jeux. Elle consiste en l'étude de ce qui se produit lorsque les gens se trouvent dans des situations similaires à celles d'un tireur de penalty face au gardien : ce que je dois faire dépend de ce que l'autre va faire et ce que l'autre doit faire dépend de ce que je veux faire. Lors d'un penalty, le tireur et le gardien doivent tous les deux choisir une stratégie : où tirer le ballon pour l'un et où plonger pour l'autre. Mais toutes les théories des jeux du monde ne servent à rien si vous tirez les penaltys aussi mal que Karagounis. A sa façon de courir, j'ai vu qu'il allait tirer sur la gauche du gardien. Quoi qu'il en soit, on peut s'attendre à ce qu'il devienne de plus en plus difficile de marquer des penaltys à mesure que les équipes analyseront le comportement des tireurs...

Vous affirmez aussi qu'acheter un joueur qui vient de briller lors d'un Euro est une erreur, et plus généralement que les transferts ne sont pas déterminants sur les résultats. Le mercato qui vient de s'ouvrir ne servirait donc à rien ?
C'est vrai, la majorité des transferts échouent. Les clubs prennent régulièrement des décisions irrationnelles sur le marché des transferts. Par exemple, les joueurs de certaines nationalités (comme les Brésiliens ou les Hollandais) sont surévalués. Un Brésilien coûtera plus cher qu'un Mexicain de niveau strictement équivalent. Les avant-centres coûtent bien plus que les gardiens qui ont pourtant ont un rôle fondamental et dont les carrières sont plus longues. Et oui, les clubs paient trop cher pour des joueurs qui viennent juste de faire une bonne Coupe du Monde ou un bon Euro. L'exemple classique est celui d'Arsenal achetant le Danois John Jensen en 1992 après que celui-ci a marqué en finale de l'Euro 92. Le manager d'Arsenal George Graham avait dit que Jensen était un «milieu de terrain qui marquait des buts». Mais le but qu'il avait marqué contre l'Allemagne était une exception. En quatre ans à Arsenal, il n'a marqué qu'une seule fois. Acheter un joueur après un bon Euro, c'est comme acheter une action quand son prix est au plus haut.





Si nous avons bien lu, les Polonais et les Ukrainiens ne doivent pas croire que leurs pays seront plus riches après l'Euro, pas plus d'ailleurs les Français après 2016. Mais vous démontrez qu'organiser un Euro, c'est du bonheur en plus...
C'est vrai. Accueillir un tournoi ne rend pas un pays plus riche, en dépit des promesses de boom économique. Quelques fans de football font le déplacement, souvent moins nombreux qu'on ne le pense mais dans le même temps, un grand nombre d'étrangers qui seraient venus faire du tourisme en temps normal restent chez eux car ils ne veulent pas affronter les désagréments liés à un tournoi de football. Une bonne partie de ces visiteurs "classiques" ne viendront pas en France lors de l'Euro 2016. En revanche, nous avons mis en évidence que le fait d'accueillir un tournoi accroît le bonheur général d'un pays. Nous avons étudié plusieurs pays européens ayant organisé de grands tournois de football, et en particulier la France après la Coupe du Monde de 1998, et nous avons trouvé que dans presque chaque cas, les citoyens se sont déclarés plus heureux après l'événement. C'est probablement parce que les tournois de football créent du lien entre les citoyens du pays organisateur. Cela pourrait être particulier utile en France car les Français se déclarent moins heureux que les individus des pays d'égale richesse. Les Français semblent se sentir particulièrement malheureux. Je sais de quoi je parle : j'habite à Paris et je peux l'observer tous les jours. Peut-être que les Français devraient organiser la Coupe du Monde chaque année.»

(*) "Les attaquants les plus chers ne sont pas ceux qui marquent le plus" de Simon Kuper et Stefan Szymanski,

- BleusLes assureurs ont tremblé 15/06/2012 21:28:00


La Donbass Arena sous la pluie.
L'orage sur Donetsk et le report qui a plané de longues minutes sur France - Ukraine auraient pu coûter cher à l'UEFA et à ses assureurs.

Patrick Vajda, spécialiste des risques sur les grands événements sportifs, a travaillé sur l'Euro. «Nous avons identifié 400 risques dont une cinquantaine sont prioritaires car ils impactent la vie humaine, les finances ou le timing de la compétition. Nous étions dans les deux derniers cas de figure ce (vendredi) soir à Donetsk.» La principale conséquence financière concerne la billetterie. «Même s'il est précisé au dos des billets qu'il n'y a pas de remboursement en cas de force majeure - et un violent orage entre dans cette catégorie - les assureurs ne rechignent pas habituellement à mettre la main à la poche. La facture est d'ailleurs supportable car l'expérience montre que seulement 15 à 20% des spectateurs réclament le remboursement.»

Le deuxième risque important en cas d'intempérie impacte les télévisions. Il existe un précédent. Lors de l'Euro 2008, la diffusion de la demi-finale Allemagne-Turquie (3-2) avait été interrompue dans quasiment toute l'Europe en raison de violents orages sur l'IBC (Centre international de télévision) à Vienne. «A ma connaissance, les assurances n'ont pas jouées car le diffuseur hôte, qui est le même cette année, avait demandé aux dizaines de diffuseurs d'équiper leurs transmetteurs d'onduleurs pour réguler l'alimentation électrique, or seule Al-Jazeera avait fait le nécessaire...» Dans son rapport aux organisateurs de l'Euro polono-ukrainien, Patrick Vajda a longuement détaillé le risque météo.



UN orage prévisible ?
«Nous avons justement souligné la fréquence d'orages importants dans cette partie de l'Europe à cette époque de l'année, surtout en Ukraine. Mais les statistiques météo situent ces épisodes un peu plus tard dans l'été, en juillet et en août. Nous avons en outre recommandé d'installer dans tous les stades des stations météo hyper-locales qui permettent d'anticiper la formation des perturbations avec un bon niveau de précision horaire et géographique. Lorsque j'ai vu les trombes d'eau sur la Dombass Arena, la première chose à laquelle j'ai pensé a été : ont-ils suivi nos recommandations ? Et une autre question : pourquoi le coup d'envoi a-t-il été donné si le risque avait été identifié ?» Quelques minutes avant le coup de sifflet final à Donetsk, l'UEFA n'était pas en mesure de répondre à ces interrogations.

Delafièvrejauneaucalmeplat
Après l’agitationautour d’Ukraine -France,
match classéàhauts risques, laville deDonetsk
s’est rendormie hier... Ambiance
Les alentours de la Donbass Arena, théâtre de la victoire des Bleus vendredi soir, ressemblaient à un désert hier. Le retour des Anglais, demain, devrait ramener l’effervescence

"Nous sommes proches de la frontière. Et puis,
Russie, Ukraine, tout ça,c’est l’URSS, non ?"
UN RUSSE, SUPPORTER DE L’UKRAINE

Avant que l’Euro ne commence,
on nous avait prévenus : en
Ukraine sévit une épidémie de
rougeole depuis fin 2011. Tous ceux
qui ne l’ont pas eue doivent se faire vacciner.
En guise de quoi, le jour de France-
Ukraine, on a découvert la fièvre
jaune. Elle est tombée sur la ville, comme
une averse. Mais deux jours plus
tard, on est repassé par l’étape canicule,
puis l’étape rafraîchissement. Et le
calme plat. Plus un chat.
Le match était classé à hauts risques,
parce que les autorités craignaient le
mélange de fièvre jaune et de rougeole.
La rencontre de supporters russes et
d’ultras ukrainiens risquait de faire des
étincelles. On avait du mal à imaginer
ça, tant la quiétude de Donetsk nous
avait étonnés, voire assoupis.
Une boutique Adidas, mais pas de
maillot siglé Chevtchenko en vitrine.
Quelques panonceaux, quelques supporters
le soir de la victoire ukrainienne
contre la Suède, et puis rien. L’Euro
était ailleurs. À la télé, au stade le jour
de match, avec quelques milliers
d’Anglais et quelques centaines de
Français. Pas du tout dans la vie quotidienne.
Des dizaines, des centaines de
maillots jaunes, de chapeaux jaunes,
de drapeaux jaunes ont déferlé vendredi.
Avec du bleu; roy, délavé, marine,
selon le fabriquant, le nombre de lavages
et la marque de lessive. Sortis d’on
ne sait où. Pas forcément de Donetsk.
Des voitures aux immatriculations
pour nous ésotériques. Impossible de
distinguer l’automobiliste supporter
de Kiev, de Kharkov, de Lviv, de Dnipropetrovsk.
Mais les chants sont les mêmes,
avec des "Oukra-i-né ! Oukra-i-né
!" bien distincts. Dans une sympathique
gargotte, nous avons découvert
des mutants; deux en rouge, deux en
jaune, les joues peintes, la droite aux
couleurs du drapeau russe, la gauche
aux couleurs du drapeau ukrainien.
Nous avons profité d’une photo pour
entamer la conversation. Sommaire.
L’un d’entre eux, dénommé Ivan, baragouinant
suffisamment d’anglais pour
nous expliquer qu’ils venaient de Rostov
sur le Don. "300 kilomètres. Mon
ami a conduit la voiture."
Supporters de l’Ukraine ? Des Russes
? "Mais bien sûr. Nous sommes proches
de la frontière. Et puis, Russie,
Ukraine, tout ça, c’est l’URSS, non ?"
Le lendemain, ils étaient repartis.
Plus d’animation. Donetsk s’est réveillée
endormie. Calme plat. Le
train-train quotidien. On nous regarde
comme des Martiens avec nos accréditations
autour du cou dans le tramway.
En attendant demain, que les Anglais
reviennent. Les Ukrainiens aussi.ÀDonetsk,
c’est l’Euro en pointillé.

LES ÉLOGES
Pologne et Ukraine félicitées Si Michel Platini a déchaîné son courroux sur les
supporters croates, il a tressé des lauriers aux
Ukrainiens et aux Polonais, les deux pays organisateurs.
"L'Ukraine et la Pologne ont déjà gagné l'Euro" a
déclaré le président de l'UEFA. Il se félicite également
de "l'héritage" qui profitera à ces pays après
un Euro qui se déroule bien à ses yeux, à l'exception
d'une frange de fans croates racistes qui provoquent
sa colère froide.
"La Pologne et l'Ukraine, ils ont déjà gagné l'Euro
parce que quand on voit comment ils ont organisé
le tournoi, quand on voit d'où on était parti tous
ensemble, de très loin, on ne peut que leur dire
bravo, félicitation, pour les stades, le reste, ils ont
construit de belles choses, magnifiques" a-t-il
conclu.

DISCIPLINE ● La Croatie
(encore) sanctionnée. La Fédération
croate de football (HNS) a
reçu une amende de 80 000
euros pour l’utilisation et le jet
de fumigènes, ainsi que le mauvais
comportement de ses supporters
(chants et symboles racistes)
dans le match du groupe
Ccontre l’Italie à Poznan,
jeudi 14 juin. L’attaquant transalpin
Mario Balotelli a été la
cible de cris de singes et d’un jet
de banane.
● Enquête ouverte autour des
supporters allemands. L’UEFA a
ouvert une enquête à l’encontre
de la fédération allemande,
concernant le comportement
de ses supporters lors de la rencontre
face au Danemark. Une
banderole néo-nazie a été vue
dans leur emplacement




dûdéclarer
forfait pour le quart de
finale dimanche, à Kiev. Son indisponibilité
pourrait même
s’étendre au-delà du terme de
cet Euro...

EN ATTENDANT LES QUARTS DE FINALE. Un premier tour en passant
21/06/2012 à 06:00

Après presque deux semaines de compétition, il reste le souvenir du premier tour. Pologne et Ukraine, les pays-hôtes, laisseront leurs invités jouer entre eux désormais. Tout comme la Suisse et l’Autriche quatre ans plus tôt lors de l’Euro 2008…
Voici un premier bilan très subjectif de ce qui était bien et de ce qui l’était moins.
Le jeu, les buts. Globalement, les matches du premier tour ont été animés. 60 buts marqués en 24 matches, pour aucun 0-0.

Un quart de finale, enfin. Les Bleus sont passés par la petite porte, mais ils ont enfin franchi le cap du 1 er tour depuis la Coupe du monde 2006.

Les « fanzones ». Une ambiance exceptionnelle règne dans la « fanzone » de Kiev, où toutes les nationalités se retrouvent. L’Europe comme on l’aime.

Les chants irlandais. Leur équipe était la plus faible de l’Euro, mais les fans irlandais sont au top. Après chaque défaite, ils ont entonné leurs chants légendaires.

L’enthousiasme à Varsovie. Le public a transporté son équipe à chacune des rencontres de la Pologne, mais il n’a pu le porter vers la qualification.

La disponibilité de Klose. L’attaquant allemand à la fin du match contre le Danemark, a répondu aux questions en anglais, en allemand, en polonais et même en italien...

Ibrahimovic. Souvent jugé égoïste, ingérable, Zlatan Ibrahimovic a été le leader de la Suède. Deux buts, dont un superbe contre les Bleus, et un sens collectif indiscutable.

Shevchenko. On le disait « cuit », il a mis son pays en ébullition avec son doublé contre la Suède.

On n’a pas aimé
L’apathie des Néerlandais. Ils auront eu finalement deux sursauts : la réduction du score face aux Allemands et le début de match face au Portugal. Pour le reste, les Pays-Bas ont raté leur tournoi.

La hausse des prix à Kiev. « C’est jour de match, c’est plus cher ». Les chauffeurs de taxis à Kiev ont abusé. Une hausse des prix un peu générale ressentie aussi au cœur de la « fanzone » où la bière a subi « l’inflation ».

Les hooligans et les fumigènes. Des hooligans russes en tête du cortège qui a défilé du centre-ville de Varsovie au stade le jour de leur fête nationale, avant Russie-Pologne, ont créé un climat de violence. Des supporters croates ont eux, lancé des fumigènes derrière les buts de Buffon et Casillas.

Le silence imposé aux arbitres. Impossible d’interroger les arbitres, notamment le Français Stéphane Lannoy. Ils ont ordre de ne pas parler.

Le doigt de Nasri. Il existe difficiles façons de fêter un but, celle de Nasri contre l’Angleterre, un doigt sur la bouche et criant un « ferme ta gueule » a tourné sur tous les écrans...

L’orage de Donetsk. L’orage qui a interrompu le match Ukraine-France aurait pu provoquer un report inédit. Mais à la Donbass Arena, on sait écoper…

L’élimination des pays-hôtes. Pologne et Ukraine n’ont pu franchir le premier tour, comme la Suisse et l’Autriche en 2008.

Adidas-Nike, l'autre quart jour le 20/06/2012 23:31:40


Xavi et Ribéry, pas la même sélection, pas le même maillot


Samedi, à Donetsk, le 3e quart de finale de l'Euro opposera aussi Adidas (Espagne) à Nike (France). Un bras de fer de plus entre les deux grands rivaux du marché du foot.

Les équipementiers raffolent des années paires. Le Mondial, l'Euro et les JO font grimper les ventes de maillots des équipes nationales qualifiées et plus encore de celles qui y brillent. «Le succès sportif nourrit l'envie d'acheter des maillots, mais à performance égale, l'effet Euro n'est pas uniforme selon les pays, explique Olivier Michel, conseil en droits sportifs. Il est puissant en Allemagne où un quart de la population a suivi les matches de poule à la télé, mais plus faible en Espagne car la sélection est moins fédératrice en raison notamment du nationalisme catalan qui fait les affaires du Barça et de son maillot blaugrana». Au total, les ventes d'articles football devraient dépasser 4 milliards d'euros en 2012, dont 500 millions générés par le seul Euro, soit quelque... 7 millions de maillots écoulés !


Cette embellie saisonnière, Nike n'est pas sûr d'en profiter à plein avec les Bleus. La marque américaine qui verse plus de 40 millions d'euros par an à la FFF ne communique aucun chiffre de ventes. «L'Euro est un vrai enjeu pour Nike qui conduit très bien son partenariat français avec des produits originaux de qualité, mais reste tributaire de l'image de l'équipe depuis Knysna, poursuit le spécialiste. J'étais persuadé que le tournoi pouvait marquer un redécollage, mais le geste de Nasri contre l'Ukraine et plus encore l'indigence vue face à la Suède me font douter. Il faudrait un exploit contre l'Espagne, au minimum une défaite avec panache, pour doper l'envie de porter les couleurs de la France». Les Bleus, eux, ont déjà gagné le match des maillots : la Roja, championne d'Europe et du monde en titre, ne touche "que" 26 millions d'euros par an d'Adidas. Paradoxal ?




«Non, le record français de 40 millions est lié à la concurrence que Nike livre à Adidas sur le marché du football en Europe depuis une bonne quinzaine d'années. Il lui fallait un levier marketing dans un grand pays pour asseoir sa stratégie de conquête sur le continent. L'Allemagne a hésité à sauter le pas mais est restée fidèle à Adidas, sa marque nationale. Nike n'a pas "surpayé" la FFF, il faut lire son investissement sur le long terme.» Au coup d'envoi de l'Euro, Nike (5) et sa filiale Umbro (3) équipaient 8 sélections contre 6 à Adidas et 2 à Puma. Selon PR Marketing, les deux géants sont au coude à coude dans les magasins. Le consultant allemand estime la part de marché football d'Adidas à 38% et celle de Nike à 36%. Un quasi match nul. Prolongation à la Dombass Arena ? - J.LB.

Les quarts de finale des marques :

L’HUMEUR
Vive le 0-0 !

On se félicitait depuis le début
de l’Euro, de l’absence de
0-0, qui souvent polluent les
tournois en distillant l’ennui. Celui-
ci est d’un haut niveau, comme
en 2000 ou en 2008. Alors,
laissez- venir à nous des buts,
des buts et encore des buts !
Et puis, dimanche soir, patatras:
premier 0-0, première
séance de tirs au but.
Et les théories ont été bal
a y é e s : ce 0- 0 e n t r e
l’Angleterre un peu "churchillienne"
(sang, sueur et larmes)
et une Italie virevoltante,
chantante, imprévisible, a produit
peut-être le plus beau
match de l’Euro. Les Bleus
(squadra vraiment azzurra) de
Prandelli, au jeu aussi élégant
que le sélectionneur, méritaient
de gagner, mais le suspense a
été entier, le niveau technique
et physique élevé. Sans les Français,
l’Euro continue et le plus
beau est à venir

bienvenou quand je lis ce torchon je me dis que je ressemble pas à ces journalistes
le plus beau est à venir sans les français on croit rever
moi sans l'EDF une competition me semble fade et sans envie je regarde des morceaux de matchs
rarement jusqu'à la fin et encore je surfe sur le net pour occuper mon esprit desoeuvré
je vibre à LA FRANCE ET C "EST COMME CA

UNE FINALE AUX TIRS AUX BUTS

ON S Y PREPARE

Platini : «On y est parvenu»
30/06/2012 14:43:00

Le président de l'UEFA, Michel Platini, a dressé un bilan élogieux de l'Euro 2012 conjointement organisé par la Pologne et l'Ukraine.

Le bilan de l'Euro 2012
«La Pologne et l'Ukraine ont organisé un tournoi exceptionnel, qui restera dans les mémoires. C'était un de ces moments uniques qui rassemblent le public et les foules. En ce qui concerne l'organisation et le développement du football, ces deux pays laisseront le plus bel héritage qui soit. Je ressens de la fierté pour ces deux pays souvent décriés, qui ont montré qu'ils étaient à la hauteur. Je dis bonne chance à la France pour 2016, la barre a été placée haute. Beaucoup considéraient que c'était irréalisable. Bravo aux fédération, aux autorités. Il y a eu des tensions et des coups de sang mais on y est parvenu.»