Sébastien Fischetti

Un ancien minot
ose le pari du Luxembourg


FOOTBALL Sébastien Fischetti a rejoint le FC Wiltz 71, club de BGL League

"Avant de jouer ailleurs, il
faut que je m’impose ici."
SÉBASTIEN FISCHETTI

Après avoir porté les couleurs de l’OM pendant quinze ans,
Sébastien Fischetti tente sa chance à l’étranger.



En l’espace de quelques
mois, il est passé de Marseille
à Wiltz. Du centre
d’entraînement Robert
Louis-Dreyfus au stade Geitz.
De l’équipe réserve de l’OM à
l’équipe fanion du FC Wiltz 71,
tout juste promu en BGLLeague,
la première division du
Luxembourg.
À tout juste 19 ans, Sébastien
Fischetti a donc décidé de faire
le grand saut et a quitté le cocon
familial et sa ville natale. "À la
fin de la saison dernière, j’ai eu
une discussion avec Franck Passi,
le coach de l’équipe réserve de
l’OM, et il m’a expliqué que le
club ne comptait pas sur moi.
J’ai forcément été déçu, mais il
fallait rebondir…", explique
l’ancien minot.
Relégué en Division d’Honneur
avec l’OM à l’issue d’un
exercice 2009-2010 très difficile,
Sébastien décide alors de faire
plusieurs essais dans la région
(Istres, Marignane) et sur l’Île
de Beauté (Bastia). "On a connu
une saison compliquée et, forcément,
cela ne fait pas plaisir de
descendre, surtout pour un club
professionnel comme l’OM", admet
Sébastien.
Alors qu’un accord est tout
proche avec le club bastiais,
c’est finalement Pascal Lebrun,
l’entraîneur belge du FC Wiltz,
qui lui accorde sa confiance.
"Les dirigeants du club m’ont dit
qu’ils comptaient sur moi et j’ai
accepté de signer là-bas, poursuit
Fischetti. J’avais aussi une
autre proposition ailleurs, mais
cela ne m’intéressait pas de dire
'je fais partie du groupe professionnel'
et, finalement, jouer en
DHR le week-end".
Cette saison, il a disputé neuf
rencontres de championnat,
dont huit en tant que titulaires.
Et s’il n’a pas signé de contrat
pro à proprement parler – seul
deux clubs ont l’autorisation de
faire signer des contrats pro au
Luxembourg – Sébastien semble
s’épanouir pleinement dans un
univers qu’il découvre jour après
jour. "Au début, c’était un peu difficile
car je ne connaissais rien, ni
personne, admet-il. Mais, maintenant,
ça va mieux. J’habite avec
ma copine, on a des amis en dehors
du football et on commence
à connaître les endroits où sortir
pendant notre temps libre". Une
nouvelle vie donc, à plus de
1000km de Marseille et de sa famille.
"C’est sûr, ça manque par
moments, mais on a le téléphone
et on essaye de se voir quand on
peut".D’ailleurs, Christian, le papa,
a fait le voyage il y a deux
mois. "Pour moi, comme pour sa
mère et son frère, cela fait forcément
un vide, confie-t-il. Il n’a
que 19 ans et je pense que cela a
été dur au début, mais il remonte
la pente et il se sent de mieux en
mieux".
Certainement rassuré d’avoir
vu récemment son fils, Christian
est également conscient qu’une
partie de son avenir est en train
de se jouer. "Il a été déçu de ne
pas être conservé, surtout qu’il a
toujours joué à l’OM et a été
champion de France avec les
16ansNationaux (en 2008, ndlr),
mais on est heureux et fier qu’il
ait réussi à trouver un autre club
rapidement, même si c’est à
l’étranger".
À l’étranger justement, l’ancien
minot pourrait y trouver
son bonheur. Pays frontaliers du
Luxembourg, la Belgique et l’Allemagne
seraient une formidable
opportunité pour Sébastien.
"Mais on n’en est pas encore là,
tempère-t-il. Il faut d’abord que
je m’impose ici…"