LA VEGETATION MEDITERRANEENNE

L'été, attention aux fraudes à l'huile d'olive Publié le jeudi 11 août 2011 à 10H37


Rares sont les vacanciers qui quittent la Provence sans leur bouteille d'huile d'olive. Et ce produit star de l'été n'intéresse pas que les touristes... "C'est aussi notre fond de commerce en période estivale", explique Corinne Christen du service de répression des fraudes des Bouches-du-Rhône.

"Bien souvent, la fraude n'est pas flagrante, tout est dans la présentation, l'atmosphère. A priori, le touriste pense que tout ce qui est ici est local." Et pourtant... seulement 10 % de l'huile consommée en France est produite dans le pays. La plupart des huiles viennent d'Italie ou d'Espagne. "Les revendeurs trichent beaucoup sur la provenance, poursuit Corinne Christen. L'origine doit être indiquée, mais l'indication "Europe" suffit. Et puis lorsque le revendeur conditionne le produit, il appose son nom et son adresse dans la région. Il peut donc jouer là-dessus."

Mais au-delà de ces ambiguïtés, la fraude la plus courante reste l'usurpation des appellations d'origine contrôlée (AOC). "Il ne suffit pas de cultiver en Provence pour avoir une AOC", explique le service de répression des fraudes. Il y a seulement sept AOC en France et le cahier des charges est très précis. Alors, attention aux étiquettes !

Bons plans de l'été : le vin en fête jusqu'au bout de la nuit Publié le samedi 13 août 2011 à 17H11


Côtes-du-rhône et vin doux naturel vont couler à flots ce dimanche 14 août à Rasteau alors que des spectacles de rue et groupes folkloriques assureront une joyeuse ambiance autour des stands de dégustation et de la foire artisanale.

Plus de renseignements au 04 90 46 18 73.

Vaucluse : l'heure des vendanges a sonné avec dix jours d'avance264 contributions Publié le mercredi 31 août 2011 à 07H50

Au domaine Alary, la récolte a débuté. On n'avait pas vu ça depuis la canicule.
Pour les cépages rouges, la cueillette est programmée dès le début de la semaine prochaine.



Depuis que les tout premiers ceps de vigne ont pris racine à Cairanne, on fait du vin chez les Alary, vignerons de père en fils... dès 1692. L'arbre généalogique qui trône non loin du comptoir de dégustation en atteste. C'est dire si l'on a toujours su s'adapter aux caprices de la météo dans ce domaine de 25 ha, en conversion "bio" depuis 2009.

"C'est dans la vigne que l'on s'aperçoit du changement climatique. En 2003 avec la canicule, on avait démarré le 18 août. Cette année, dès juillet, tout indiquait une vendange également précoce avec une avance de quinze jours sur une année normale mais la pluie et les températures plus fraîches qui ont suivi ont fait gonfler le raisin et freiner la maturation", expose Denis Alary.

Mais depuis le 26 août, ses vendangeurs ont donné leurs premiers coups de sécateurs pour rentrer les cépages arrivés à maturité, ceux là même qui ont valu au domaine de figurer dans les 101 meilleurs blancs du Guide Parker 2010. La cueillette se fait le matin, à la fraîche pour ne pas que le raisin monte en température. "Pour avoir des vins de qualité, on ne doit pas dépasser les 15º. Il nous faut donc plus de frigorie", détaille le vigneron qui a bataillé sur tous les fronts pour gérer au mieux cette avance sur l'horaire. "Dans notre pays il vaut mieux éviter d'avoir à travailler en août. Quand on a besoin de personnel et de matériel, on se retrouve vite coincé".

Mais comme le temps, le moral est au beau fixe. "C'est une récolte pendante, sans coulure. L'état sanitaire est correct. Si la pluie nous laisse tranquille, malgré les aléas techniques, ce n'est pas une mauvaise année au contraire", analyse Denis Alary qui annonce, en prime, des rouges hauts en couleur grâce à un taux de matières colorantes le plus élevé depuis ces dix dernières années, en raison des fortes variations de températures entre la nuit et le jour.



Au domaine de Denis Alary, l'élaboration des blancs a commencé.

ÀBeaumes, surtout le culte dugoût


Fruité vert, mur ou noir,
la Balméenne, à Beaumes
de Venise, multiplie
les saveurs.
ÀBeaumes-de-Venise le passage
par le moulin à huile la
Balméenne est impératif. Depuis
86 ans, cette coopérative
triture, malaxe, presse les olives
du secteur. "Aujourd’hui
nous comptons quelque
650producteurs. 70% sont des
agriculteurs spécialisés et les
30 % restants continuent à récolter
les fruits des oliviers dont
ils ont hérités, pour maintenir
la tradition… Et puis l’huile de
ses oliviers est toujours
meilleure…", insiste Jean-Luc
Vernet, directeur. Cette année
millésime sera "plutôt doux
grâce aux pluies des mois
d’octobre et de novembre combinées
avec un été moyennement
chaud et des amplitudes
thermiques très positives pour
le fruit". Quant aux attaques de
mouches, celles-ci ont été
moindres : "Nous avons réagi
très rapidement et avons réussi
à limiter les dégâts", poursuit
Jean-Luc Vernet.
La production 2011, presque
exclusivement composée
de Verdale, devrait avoisiner
les 65 000 litres répartis en plusieurs
types et donc destinés à
plusieurs genres de consommateurs.
Les amoureux de saveurs
entre artichaut et chlorophylle
se laisseront tenter par
le Fruité vert classé en AOC.
Issu d’olives vertes fraîches,
il est très prisé dans le nord de
la France et de l’Europe. Les
passionnés de subtilité seront
séduits par le Fruité mur, sa
rondeur en bouche et ses accents
d’amande sèche. Plus traditionnel,
le goût à l’ancienne
du Fruité noir emportera les papilles
avec ses notes de fruits
secs, de champignon, voire de
truffe. Enfin, la Fleur d’huile,
extraite sans pression mécanique,
sera à découvrir dès le
20 décembre avec la première
fête de l’huile nouvelle qui se
tiendra au moulin. P.MN.
Renseignements204 90 62 94 15

ÀSaint-Rémy, de la passionpure

L’huile d’olive est un
produit très tendance, pour
les producteurs particuliers
"Ici, c’est parfois Pagnol".
Comme ce jour où Gilles Brun a
vu arriver une banaste d’olives
dans un corbillard. Insolite
mais pas vraiment surprenant,
l’entreprise de pompes funèbres
avait un jardin avec des oliviers.
Et son patron a fait comme
beaucoup de particuliers
qui apportent leur production,
aussi petite soit-elle, au moulin.
Au Calanquet, sur la vieille route
d’Arles à Saint-Rémy de Provence
on accepte tout "à condition
que les olives soient saines
et appartiennent à une variété
du cru" ,ajoute Anne, la soeur.
Le Calanquet, c’est 400 tonnes
d’olives triturées chaque année
dont une partie non négligeable
apportée par de petits particuliers.
"La cueillette est un purmoment
de bonheur pour ces personnes,
on a souvent des grands
parents qui apprennent le geste
à leurs petits-enfants. Des personnes
que l’on voit surtout pendant
les vacances. Un plaisir
qu’ils retrouvent ensuite sur la
table". Un bonheur qui n’a pas
de limite. 1, 2, 5 ou 50 kg, tout
est bon pour venir ensuite retirer
au moulin une fiole ou un petit
bidon du précieux nectar.
Bien sûr, on mélange tout, soit
par variété, comme un mono-
cépage pour le vin, soit pour
obtenir un assemblage, le moulin,
désormais doté de machines
ultramodernes, ne pouvant
tourner que pour quelques kilos.
Au Calanquet, on aime le mélange
des genres et des gens. Le
premier jour de la remise de
l’huile nouvelle (c’était hier) on
propose un petit-déjeuner traditionnel
avec soupe, omelette,
fromage à l’huile, fougasse. "Certains
retiennent un gîte pour
être présent au rendez-vous. On
voit des Suisses côtoyer des Américains
ou des Belges qui ont une
résidence secondaire ici, et parler
olive et huile. Il y a de
l’ambiance", ajoute Anne Brun

ÀAuriol, un façonnage 100%bio

Jean-FrançoisMargier
exploite lemoulin hérité
de ses aïeux avec son
épouse Nelly.


Chez Margier, ce matin-là,
c’est l’effervescence. L’un des
plus gros producteurs
d’olives, un domaine viticole
du Pays d’Aix, qui fait triturer
au Moulin d’Auriol 50 tonnes
par an, est venu déposer sa récolte.
Tout comme ce retraité
du Pays d’Aubagne, qui a apporté
quelques dizaines de kilos.
Dans ce temple de l’huile
d’olive, fondé au XVIIe siècle
au centre d’Auriol, municipalisé
après la révolution, puis racheté
par l’aïeul de Jean-François
Margier qui l’a implanté
voilà une dizaine d’années,
l’oléiculteur qui cultive 2000
arbres en agriculture biologique,
a vu grandir la passion
pour l’olivier, parmi les particuliers.
"C’est un arbre tolérant,
quand on ne s’occupe pas
de lui, il se met en sommeil", résume
ce passionné, pour expliquer
pourquoi l’olivier s’est
tant développé dans les jardins,
ces dernières années.
"Chez nous, il faut 150kg minimum
pour pouvoir repartir
avec sa propre huile", précise
l’oléiculteur aux multiples médailles
qui fait partie des rares
à disposer de la certification
de façonnage biologique.
Moyennant 41 centimes par kilo
d’olives, les particuliers
viennent ici faire transformer
leur récolte en un nectar qui
peut parfois être classé en
AOP Aix-en-Provence. Ils viennent
du Var, du pied de la Saint
e - V i c t o i r e , d u P a y s
d’Aubagne ou encore de Cassis,
La Ciotat ou même Marseille:
sur les 3085 personnes
enregistrées qui apportent des
olives, 600 sont ainsi reparties
avec leur huile personnelle.
Mais tous n’ont pas le même
rendement.
Selon ce spécialiste, rompu
aux techniques biologiques
d’enrichissement de la terre,
et de traitement de la mouche,
un propriétaire peut multiplier
par dix la production de
ses arbres, en en prenant soin,
notamment g r â c e aux
conseils de l’interprofession.
Une activité qui semble séduire
de plus en plus de particuliers.

Lurs

Montagnac