CAPTAIN BRUNO SAVRY

Originaire d’Avignon, son accent chantant nous rappelle que son apprentissage effectué du côté de Louhans-Cuiseaux (Saône-et-Loire), n’était qu’une façon de percer dans ce mode professionnel élitiste. L’équipe aura vu passé dans ses rangs des joueurs de renom : Chris Malonga, Jonathan Jäger, Fabrice Pancrate, Lionel Potillon, Éric Hély pour ne citer qu’eux et même un International Français finaliste de la Coupe du Monde 2006 : Alou Diarra. Le club fait partie du paysage du Football en France, présent pendant 40 ans entre la deuxième et troisième division Française, redescendu aujourd’hui en CFA 2 par décision administrative.

Vivier dénicheur de talents et structure idéal pour obtenir du temps de jeu ou relancer des carrières. En 1988, âgé de 14 ans, il effectue un essai à la demande de Christian Larièpe qui s’occupe des équipes de jeune du club Bressan. « Christian Larièpe m’avait repéré lors d’un tournoi, il m’avait proposé un essai, ce que j’ai accepté« . Ce dernier occupera plus tard plusieurs rôles d’encadrement au sein de L’ASSE, Olympique de Marseille et FC Nantes. Une fois responsable de l’équipe réserve , directeur technique comme au FCN avec Pascal Praud ou encore directeur du centre formation chez les Verts.

L’Avignonnais accomplira toute sa formation à Louhans de 1989 à 1993 et garde encore en mémoire le fantastique parcours accompli respectivement par les 17 ans nationaux (1991) à Limoges, puis deux ans plus tard, en Coupe Gambardella toujours à Limoges. Les protégés de Christian Larièpe et de Robert Boivin atteignant à chaque fois le dernier carré national, sortis de la manière la plus dure qui soit, une première fois par le FC Nantes aux penaltys, une seconde fois, deux ans plus tard, par le RC Lens (1-0). Malgré tout il part et c’est un retour dans le Sud. « La dernière année, j’étais en contrat de stagiaire pro et malheureusement pour moi le club ne me proposait rien d’autre. J’ai alors pris la facile décision de partir jouer à Istres, qui était une équipe jouant le haut de tableau en D2″ .

À son arrivée en 1993 l’équipe se nomme encore le FC Istres Ville Nouvelle et vient de rater l’année précédente l’accession dans l’élite. Istres termine 3 ème du Groupe B en seconde Division, et s’incline en barrages pour l’accession de peu en D1 face à Angers (Groupe A) pour la saison 1991/1992. Le début d’une nouvelle ère commence la saison suivante, l’antichambre de l’élite se prépare à réduire ses effectifs en organisant des barrages pour les 6 derniers de chaque poule (A et B) comprenant chacune 18 clubs.

La saison 1993-1994 de D2 marque le début de la nouvelle formule. Une poule à 22 clubs, et voit aussi la descente du FC Istres en National. 1994/1995 marque le début de 7 saisons pour Bruno et les Violets au troisième échelon. « Chaque année on était habitué à jouer en bas de tableau, on a eu quelques belles fulgurances qui nous ont permis de monter en 2001/2002 et l’année de l’accession à la Ligue 1. Tous les ans ont savaient qu’on se battraient jusqu’à la dernière journée » . Finalement les propos de Bruno lors de cet entretien sont de la même teneur que celles de Pasqualetti à l’heure actuelle. Face à l’inquiétude, c’est l’habitude qui prédomine et l’apprivoisement logique face à cette situation.

Nous en profitons pour évoquer la situation actuelle du FCIOP. « J’étais à Parsemain lors de la superbe victoire face au Nîmes Olympique. Cette équipe est à l’image de la philosophie de jeu prôné par José. Lui, qui aime pratiquer un jeu résolument tourné vers l’attaque. Leur classement actuel n’est pas en adéquation avec les belles choses montrées dans les matchs à domicile. Leroy est vraiment intéressant et toujours alerte a bientôt 40 ans, il force mon respect. Un joueur que l’on a pas réussi remplacé, est le solide défenseur Éric Chelle (ex-Lens) partit depuis à Niort, les deux saisons qu’il a produit étaient de très bonne facture, en ce moment son absence ce ressent. Naby Keïta je ne le connaissais pas, mais il a l’air promis à un bel avenir sur le peu que j’ai vu« .

En 2003/2004, les Aviateurs terminent 3 ème derrière l’ASSE et Caen en devançant les poids lourds de Ligue 2 : Lorient, Sedan et Nancy. Jacques « Jacko » Rémy finit au passage meilleur buteur (12) des Provençaux en Ligue 2 et quitte pourtant le club. Les artisans de ce superbe parcours selon Bruno, sont en grande partie Mécha Badzarevic et Gravelaine. « J’ai un excellent souvenir de Mécha, un entraîneur au contact humain avant d’être la tête pensante de l’équipe. Et pour ce qui est de Xavier, un superbe professionnel et qui a toujours considéré tout le monde sur un pied d’égalité avant de se considérer lui-même. Cette saison Jérôme (Leroy) tient un peu ce rôle sur le terrain, il est un grand frère pour certains et un papa pour d’autres » .

Ça y est enfin, 2004/2005 voici l’accession du FCIOP dans l’élite à la surprise générale, il faut bien le dire. Bruno touche enfin au but, la Ligue 1 enfin, après 12 ans au club. Tout commence sous les meilleurs auspices, 1 ère journée et première apparition en fin de match contre l’autre promu, Caen (1-1). Le match suivant c’est une titularisation qui l’attend à Monaco, et une courte défaite 2-1. Tout semble aller pour le mieux, puisque c’est encore une nouvelle apparition face à Lens (0-2) malgré la défaite. Et puis pendant 4 matchs, Mécha à la recherche de nouvelles solutions tactiques pour assurer sa défense, ne semble plus vouloir le placer sur le pré.

Mais c’est mieux pour le faire réapparaître à la 8 journée à Auxerre, mais malheureusement dès la 5ème minute de jeu Bruno est gravement blessé (entorse du genou avec rupture des ligaments croisés) , il ne le sait pas encore, mais la Ligue 1 ne le reverra plus. Son club termine à la dernière place avec des stats insuffisantes pour se maintenir : 6V 14N 18D. Le club redescend en Ligue 2, malgré un jeu léché, salué par tous. En fin de saison suivante, Bruno quitte le club. « Je pensais finir ma carrière là-bas, après 13 années à Istres, c’était comme ma maison, c’était la logique. Mais les dirigeants en ont décidé autrement. Sinon, j’avais conservé d’excellentes relations, notamment avec l’entraîneur de l’époque, Nicolas Usaï »

Bruno atterrit à Toulon en 2006, le club est alors en National, en fin de saison il sera rétrogradé en CFA, Savry se retrouve encore sans club. Et là le destin fait encore son œuvre, comme souvent pour Bruno. Il signe au club d’AD Municipal Libéria. « J’arrive à obtenir un contact pour un club au Costa-Rica par l’intermédiaire de mon ex-coéquipier et ami à Istres. Jacques Rémy. Malheureusement à cause de l’éloignement et les divergences avec mon ex-épouse j’ai préféré rentrer pour être avec mes enfants. S’il n’y avait pas eu cet épisode, je serais resté dans ce paradis » .

Retour en France précipité mais là, Bruno rebondit encore et encore. Il signe à Cassis-Carnoux, il y jouera trois saisons et malheureusement la dernière sera entachée d’une vilaine blessure qui lui fera stopper sa saison 6 mois avant les autres. Avec Cassis il connaîtra une accession en National et épaulera un ex-coéquipier Istréen et Toulonnais: Amor Kehiha. Ensuite il se consacre à passer son diplôme de DEPF à Clairefontaine en compagnie de son ex-gardien d’Istres, Laurent Weber.

« J’étais souvent présent à l’association du FC Istres et un jour Francis Collado et Frédéric Arpinon m’ont convoqué pour me parler de leur projet éventuel de me confier une équipe. La première année j’ai pris en main la réserve en DHR et nous avons connu l’accession. Ensuite une année en DH avec ce même groupe. Et depuis 2 ans j’ai la charge des U 19 et je garde toujours un œil attentif sur Benjamin Mas et Florian Tardieu qui sont passés sous mes ordres« . Tout au long de la carrière de Bruno, vous avez pu découvrir qu’il y avait un éternel recommencement (bon ou mauvais). Une double arrivée à Istres, une double descente, une double montée, une double blessure sévère. La seule chose qu’il n’a pas fait deux fois dans sa carrière et d’avoir dirigé les deux équipes principales du FCIOP. Après la réserve en DH. À quand l’équipe première en Ligue 2 ?