AS MONACO / JOUEURS ET COACHS

Biographie de Leonardo Jardim

Dans la dernière ligne droite de leur préparation à la Coupe du Monde, les Monégasques se sont illustrés ce vendredi. James Rodriguez a été auteur d'un but sur pénalty à la demi-heure de jeu, lors de la victoire (3-0) de la Colombie contre la Jordanie. Il a évolué une mi-temps en tant que meneur de jeu dans un 4-2-3-1, avant de céder sa place. Son prochain rendez-vous sera désormais au Brésil, le 14 juin, avec le premier match de groupe face à la Grèce.

Joao Moutinho n'a pas marqué, mais a lui signé une passe décisive. Dans le temps additionnel contre le Mexique, il a tiré un corner sur la tête de Bruno Alves, pour le (1-0). Le milieu de terrain de l'AS Monaco était de retour dans le 11 de départ du Portugal, dans un 4-3-3. Il pourrait encore jouer en amical mardi prochain, contre l'Irlande. Danijel Subasic et la Croatie n'ont eux plus aucun match avant d'ouvrir le Mondial face au Brésil le 12 juin. Lors du succès (1-0) sur l'Australie, il est encore resté sur le banc.

Loin de ces considérations, Mounir Obbadi et le Maroc ont poursuivi leur préparation à la CAN, qu'ils accueilleront en 2015. L'Asémiste a été titulaire contre la Russie, comme lors des deux précédents matchs amicaux, et a joué les 90 minutes. Les Lions de l'Atlas ont subi une défaite (2-0) avant de partir en vacances.

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Si l'AS Monaco va recruter des joueurs pour se renforcer cet été, elle va aussi se séparer de plusieurs éléments qui composent actuellement un large effectif. Le départ de Yannick [url=http://www.asmfoot.fr/fiche-901-Yannick-Ferreira Carrasco.html]Ferreira Carrasco[/url], libre dans un an, est ainsi attendu. Le jeune Belge a refusé de prolonger ces derniers mois et devrait être vendu pour que l'ASM récupère une indemnité de transfert.

Selon Le Parisien, Emmanuel Rivière ainsi que Nabil Dirar songeraient aussi à poursuivre leur carrière loin de la Principauté. Un transfert en Angleterre a déjà été évoqué à de multiples reprises pour le premier, qui se prépare à une rude concurrence en attaque. Concernant le second, il n'avait jusque-là pas parlé d'un départ, alors que son contrat se termine en 2016 (voir par ailleurs).

La quotidien francilien cite aussi Nicolas Isimat-Mirin, qui n'a pas convaincu lors de la saison écoulée. Des négociations avec Saint-Etienne seraient en cours (voir par ailleurs).

L'AS Monaco a choisi Leonardo Jardim pour prendre la destinée de son équipe. Cela était attendu, mais reste une surprise par rapport aux ambitions annoncées du club ces dernières années, tant le Portugais était inconnu en dehors des frontières de son pays. Malgré ses 39 ans, il possède tout de même de l'expérience et semble bonifier ce qu'il touche.

Leonardo Jardim s’installera sur le banc monégasque les deux prochaines saisons, avec une supplémentaire en option. L’AS Monaco a officialisé son arrivée ce vendredi, alors que tout était déjà ficelé depuis le début du mois de mai. Proche du Lusitanien et une des personnes à l’origine du départ de Claudio Ranieri, le conseiller sportif du club Luis Campos s’est déplacé plusieurs jours au Portugal pour conclure les négociations avec le technicien et le Sporting Lisbonne. Sans l’aide de Jorge Mendes cette fois.

Parmi les cibles des dirigeants, figuraient visiblement Antonio Conte et Diego Simeone, qui n’ont pas souhaité changer d’air. Jardim faisait aussi partie de cette short-list de cinq noms qui a été dressée en décembre dernier, avant une phase d’observation de chacun. N’ayant pas réussi à attirer un grand entraîneur, du calibre de celui de la Juventus ou de celui de l’Atlético, l’ASM aurait changé son fusil d’épaule. Plutôt que de viser un coach assez réputé sans qu’il fasse pour autant partie du gratin mondial, comme Jorge Jesus qui n’a pas été réellement visé par l’ASM, aurait été choisi un technicien qui ne dépasse pas son rôle. Jesus au Benfica, souhaitait par exemple avoir un droit de regard sur le recrutement. Jardim, lui, devrait ne pas avoir ces prétentions, et se présente volontiers comme « un entraîneur, pas un manager ». Il a déjà connu cela au Sporting et à Braga.

Place à la jeunesse

Lors de l’annonce de ce vendredi, Vadim Vasilyev a déclaré que Leonardo Jardim « fait partie de cette nouvelle génération d’entraîneurs qui amène une nouvelle dynamique ». C’est visiblement ce dont l’ASM avait besoin, après que Claudio Ranieri a emmené le club de la Ligue 2 à la Ligue des Champions. Va succéder à l'ex-doyen des entraîneurs de Ligue 1, 62 ans, un technicien bien plus jeune. Avec ses 39 ans, le Lusitanien n’a pour benjamin dans l’élite que l’ancien Monégasque Willy Sagnol, qui vient de prendre les commandes de Bordeaux. Pour autant, Jardim, qui va toucher environ deux fois moins que Ranieri, possède 10 ans d’expérience. Il a débuté comme adjoint puis numéro un en troisième division portugaise, à Camacha sur l’ile de Madère. Il y est resté cinq ans, sa seule expérience sur la durée.

Sinon, Jardim a plutôt connu de courtes expériences. Cela pourrait-il être l’ambition des dirigeants en faisant venir Jardim ? Il doit en tout cas réussir à faire au moins aussi bien que Ranieri, qui a amené le promu asémiste à la deuxième place de Ligue 1. Ce sera là la principale pression à laquelle il sera soumis. La présence de Monaco en Ligue des Champions doit perdurer pour la bonne tenue du projet du club. Se posera peut-être alors la question, dans un an, de savoir si cela est plus facile d’attirer un gros poisson pour franchir un nouveau cap, notamment médiatique.



Entraîner, une vocation précoce

Le Portugais, natif du Venezuela, n’a pas épousé cette carrière après avoir foulé les terrains au niveau professionnel. Il s’est très rapidement dirigé vers la tactique et les méthodes d’entraînement, des domaines qui le passionnaient avant d’entrer à l'université, dans l'équivalent de la filière STAPS. Jardim est à ranger dans la catégorie des "Professors", comme José Mourinho ou Carlos Queiroz, ancien sélectionneur national et son modèle. Le nouveau coach monégasque a obtenu son diplôme d’entraîneur pro à 24 ans, un record. Cela n’en fait pas pour autant une personne à l’égo surdimensionné. Il est loin de l’image de grande gueule et se présente plutôt comme quelqu’un de sobre. Cela transparaît notamment de sa première interview accordée à la caméra du site officiel. Il s'y est exprimé en français, une langue que maîtrise un de ses adjoints, Nelson Caldeira, qui le suit fidèlement depuis plusieurs années en compagnie d’Antonio Vieira et Miguel Moita. Ces trois-là devraient se retrouver à La Turbie fin juin pour la reprise de l’entraînement. Ils formeront en partie un staff renouvelé qui devra apprivoiser le groupe.

Selon des joueurs qu’il a croisés précédemment, ce ne serait pas un problème pour Jardim, qui sait se faire respecter. Djamel Abdoun a confié au journaliste Nicolas Vilas que c’était « un bon mec avec du charisme ». Djamal le qualifie de « malin, qui ne va pas clasher et qui sait comment parler à son joueur ». Pour Yohan Tavares, c’est « quelqu’un qui a réfléchi à tout en amont avant de prendre une décision. Il sait gérer son groupe, à sa manière ». La question est de savoir s’il réussira à gérer toute la saison des stars telles que Radamel Falcao ou James Rodriguez. Une des choses qui n’a visiblement pas fonctionné avec Claudio Ranieri, selon les indiscrétions révélées par les médias. Gérer des stars, il ne l’a jamais fait dans sa carrière jusqu’ici. Mais gérer des égos, oui. En Grèce, il dirigeait des internationaux avec une forte renommée et a connu une très grosse pression populaire.



Un inconnu en France

A en croire Vadim Vasilyev, Leonardo Jardim, « c’est exactement le profil que nous avions établi ». Si cela reste de la communication, le technicien semble avoir été voulu par tous les dirigeants, de quoi permettre une certaine osmose dans les coulisses du club, ce qui n’était pas forcément le cas ces derniers mois. En revanche, les principales réserves viennent du fait que Jardim n’a qu’une envergure nationale, uniquement au Portugal. Son nom n’a été évoqué en France que pour avoir un temps suscité l’intérêt de Marseille, échaudé par l’indemnité à verser à son club pour le débaucher (3M€). Mais même à ce moment-là, ou lorsqu’Evian TG et Montpellier n’ont pas donné suite à une proposition il y a un an, cela n’a pas fait beaucoup de bruit. La faible renommée et la discrétion de Jardim tranchent avec le projet à forte ambition qui est avancé par les dirigeants depuis la reprise par Dmitry Rybolovlev. Le Franco-Portugais Nicolas Vilas n’est pas en accord avec ce reproche. Pour lui, « les supporters ne demandent qu’un coach qui gagne, pas un nom ».

C’est qu’au Portugal, Leonardo Jardim a la cote. C’est un coach qui monte, étape par étape, ayant globalement réussi partout où il est passé. Sa performance la plus retentissante est intervenue lors de la saison écoulée au Sporting. Il est arrivé dans un club en crise, avec un budget de 25 millions d’euros qui a été divisé par deux et du niveau des plus faibles clubs de Ligue 1. Mais il a mené son équipe à la deuxième place du championnat, devant un Porto bien mieux doté. Son bilan : 20 victoires, sept nuls, et trois défaites. Avec au bout, la première qualification en Ligue des Champions du club depuis cinq ans.



Des résultats et du jeu

Auparavant, à l’Olympiakos, il a été reversé en Ligue Europa après avoir manqué la qualification en huitièmes de finale de C1 pour un point vis-à-vis de Schalke et Arsenal. Mais surtout, il comptait 10 points d’avance en tête du championnat grec quand il a été débarqué en janvier 2013, pour des raisons politiques plus que pour un adultère de la femme du président comme évoqué. Jardim était arrivé de Braga, où il a réussi le deuxième podium de l’histoire du club, avec une troisième place. Les Guerriers du Minho, éliminés en 16es de finale de Ligue Europa, avaient même été leaders jusqu’à cinq journées de la fin. La première aventure en D1 portugaise de Jardim a été avec Beira-Mar, mais il a démissionné dans la dernière ligne droite de la saison, même si son équipe s’est finalement maintenue, pour désaccord avec son président. La saison précédente, en 2009/2010, il avait lui-même fait monter le club de l’antichambre. Il s’agissait de sa deuxième promotion consécutive, après celle de troisième en deuxième division réussie avec Chaves un an plus tôt.

Au-delà des résultats, illustrés par les 34 victoires en 47 matchs ces deux dernières saisons, le technicien de 39 ans est aussi réputé pour bien faire jouer ses équipes, généralement en 4-3-3. Il a annoncé d’emblée ses objectifs après sa signature en Principauté : « Je veux une équipe ambitieuse et offensive, des joueurs dynamiques, qui attaquent et défendent ensemble. » Le travail collectif, c’est « le plus important » pour lui. Si ses équipes ne pratiquent pas toujours du football champagne, elles marquent. Les 54 buts inscrits par le Sporting sont proches des 58 du champion Benfica.

Cela dépend aussi de l’effectif qu’il a à sa disposition. De ce côté, Jardim a tout connu. Il a été contraint de miser sur les jeunes au Sporting, une stratégie vers laquelle semble aussi se diriger l’ASM. Même chose à Braga, en plus sans avoir réellement d’académie derrière lui. A Beira-Mar, il a composé avec une équipe de revanchards. Avec Monaco, il devrait avoir un fort potentiel à ce niveau pour réussir de belles choses. Et il devra faire ses preuves. Jardim est très attendu, notamment par des supporters monégasques qui ne peuvent s’empêcher de regarder vers les sommets. Des portes du National à la plus belle des compétitions européennes en moins de trois ans, cela ne peut que donner envie d’aller encore plus haut. A Leonardo Jardim d’y mener cette AS Monaco.